dimanche 16 décembre 2007

Paul O'Dette, de façon divine, fait preuve d'une certaine liberté rythmique...


A propos d'un très beau disque qui n'a pas eu les honneurs de certaines revues françaises

Paul O'Dette pourrait jouer "do ré mi" avec une spiritualité innée. Tout ce qu'il joue est vocal, profond. Le son de son toucher est un plaisir inlassable. Le rythme souffre toujours chez lui, les gaillardes ne sont pas assez dansantes, mais on aime à penser, en lisant sa belle introduction, que c'est ainsi que Daniel Bacheler devait les interprèter, les irrégularités d'écriture en faisant foi. Paul O' Dette défend ce "parfait musicien" de la fin du règne d'Elisabeth, le plus reconnu jadis, le plus adulé, finalement relégué dans l'ombre des luthistes de l'expression tels Dowland et Johnson. On oublie qu'une manière d'opposition entre manièrisme et classicisme habitait déjà la Renaissance : Bacheler était moderne parce qu'il imitait la France, qu'il faisait respirer à ses contemporains la fraîcheur de l'élégance et de la ligne mélodique, qu'il pointe chez lui quelque chose de la grâce cultivée par le siècle suivant. S'il ne touche pas le coeur, sa fantaisie et sa perfection décorative (les arpèges) est celle d'un précurseur, comme nous en convainc "Mounsieurs Almaine" ou encore "La jeune fillette". Ce disque est fondamental parce qu'il restaure aux yeux de l'Histoire le couple Bacheler-Dowland à l'image du couple Praetorius-Schütz ou Mendelsohn-Schumann.

Daniel Bacheler de Paul O'Dette
Daniel Bacheler 1572-1619 The Bachelar's Delight, lute Music; Paul O'Dette,
luth; harmonia mundi Hmu 907389 78'50'' Recorded October 2004


1 commentaire:

Anonyme a dit…

jolie cette chronique!
j'en profite pour te mettre en lien chez moi!
à bientôt