jeudi 25 juin 2009

La Carmen de l'Opéra Comique : un classique de la mise en scène d'aujourd'hui

La force sexuelle de l'opéra s'est répandue dans cette version comme une traînée de poudre de la lumière à la direction splendide d'orchestre, des décors où flambait l'Espagne de Goya, à tous les chanteurs solistes et choristes.
Il y a dans cette mise en scène d'Adrian Noble des effets qui n'ont jamais été osés, jusqu'au hurlement plus joué que chanté d'un Don José poussé, (autorisé même !) à exprimer au mieux la terreur qui le traverse et qu'il répand sur les dernières minutes de la vie de la Carmencita. Il y a aussi les "taratatas" ironiques qui, dans leur comique imitation de voix d'enfant nargueuse, sont plus perfides que jamais et mettent en relief la fameuse rupture dans la relation du couple.
Non ce n'est pas une Carmen à voir par des enfants de 8 ans, ce serait traumatisant : c'est une Carmen où brille, à la Picasso, l'effet charnel des femmes sur les hommes mais aussi des hommes sur les femmes (ce qui jusqu'ici n'a pas été autant souligné), constamment, même dans les remarquables arrière-plans des jeux des figurants et choristes. C'est une Carmen où la détérioration est décrite de façon clinique : c'est "La" Carmen de violence jalouse.

On serait ici enclin à penser que cette lecture ne serait pas possible sans la lecture de la Carmen Sud-Africaine où la traduction dans la langue et la crudité érotique d'aujourd'hui avait permis un commentaire nouveau de ce qui nous fascinera toujours dans la psychologie de l'oeuvre, où l'honneur de la femme africaine avait permis d'analyser les fragilités au fond du coeur de Carmen au moment où Don José décide de la quitter pour l'appel de la retraite.
La lecture de ce soir va plus loin encore, non pas qu'il y ait inspiration, mais par simple accumulation de l'hypertexte interprétatif de l'oeuvre sans cesse passionante, sans cesse dégagée des retenues de la bienséance théâtrale pour s'engager dans le chemin du mythe psychique.

Il y eut ce soir une grande Carmen (comme l'a dit Gardiner lui-même aux gens qui la virent en direct dans les cinémas d'Europe), un Don José au visage incroyablement traversé par les mille pensées de son personnage... mais l'interprétation grandiose et couillue (d'habitude une petite fleur toute pâle) de Micaëla par Anne-Catherine Gillet, porte plus loin encore le spectacle à un moment phare de l'histoire de l'Opéra. Et à cela, quand elle dit qu'elle doit se retrouver face à cette femme, elle qui souffre pour cet homme "qu'elle aimait jadis", le metteur en scène ajoute un geste sublime : elle défait ses cheveux pour se hisser à la hauteur d'une rivale auprès de laquelle elle sait ne pas faire le poids.
Pour que des artistes puissent s'exprimer avec une telle force aujourd'hui après des milliers et des milliers de Carmen, il a fallut dans l'Histoire la conjonction de quatre génies transcrivant à nu ce seul sentiment humain représenté par le couple Don José-Carmen : Prosper Mérimée, l'auteur de la nouvelle, les librettistes Henri Meilhac et Ludovic Halévy qui concentrèrent la puissance de la germe, et le regretté à jamais Georges Bizet pour être mort trop jeune.

dimanche 7 juin 2009

Annie Bélis & l'ensemble Kérylos : toute la beauté nue des ruines charme toujours nos oreilles

Admiration pour Annie Bélis

Il a fallut deux semaines pour pouvoir prendre la plume et chercher à retranscrire l'émotion en face des vestiges nus de notre passé. La crainte de ne pas être à la hauteur de ce qu'il y a à écrire...

La passion de la beauté, signe d'une profonde sensibilité artistique, allié au plus respectueux travail scientifique place Annie Bélis dans la lignée de ces héroïques archéologues qui, par un patient travail, depuis la Renaissance et tout au long des XIXème & XXème siècles, nous ont donné les moyens de pleurer aujourd'hui devant les ruines grecques et romaines et, au delà des vides, des volumes imaginés, espaces perdus et polychromies évanouïes, à travers leurs yeux d'hypothèses et de reconstitutions, sentir de jadis la Majesté. L'essence pure, par l'amour d'Annie Bélis est mise en valeur. L'harmonie de conception en ce peu qui nous reste est bel et bien là devant nous : la Grèce.

Et tout cela avec un attachement visible envers ses disciples étudiants, envers ses interprètes qui font revivre les sons, envers ses maîtres : "j'ai appelé mon ensemble Kérylos du nom de la villa de Beaulieu-sur-mer bâtie à l'antique par Théodore de Reinach sans le merveilleux travail duquel je n'aurais tout simplement pas pu exister et continuer sur sa voie".

Comment ne pas être impressionné quand moi-même j'habite à deux pas, sous les pieds de cette villa et je nage dans ses rochers ?

Une table ronde à la Normale Supérieur rue d'Ulm précède le concert

Aussi scientifique soit cette table ronde, chacun de nous peut en retenir qu'une partition de Mozart,, une demi page, retrouvée dans cinq mille ans avec des trous, sans clefs, sans titre, posera à ses inventeurs le pari fou de trouver le style, le compositeur, le lieu, la date même, d'essayer de lire ce qu'il reste et d'en supposer l'ouvrage qui pouvait contenir la page : Don Giovanni par exemple.

Que restera-t-il d'explicable dans nos traités ? On disposera peut-être d'un texte parlant de l'accaciatura sans dire que c'est pour la guitare, comme c'est évident aujourd'hui, tandis qu'on proposera le même ornement sous le nom d'appogiature courte pour le piano sans prendre la peine de préciser non plus... A moins qu'on parle pour un piano de "port de voix" tandis que les siècles nous font oublier que le mot servait à l'origine pour la voix et que l'instrument l'imite seulement : pourtant le piano n'est pas un chanteur, qui saura dans ce futur lointain que le terme est passé de la voix à l'instrumental ?

Nous sommes fiers de notre système de notation, nous pensons qu'il est si bien expliqué partout qu'il ne disparaîtra pas. Et si une rupture se faisait dans l'humanité ? si les documents disparaissaient et qu'il n'en subsisterait que des mutilés ? Les grecs avaient un système de lettres-notes (tellement notes qu'elles ne ressemblent même plus à la lettre écrite, même en l'avoisinant dans le papyrus !) tout aussi sûr que le notre. Seule la rupture de la tradition des compositions musicales, le manque de documents aujourd'hui génèrent des difficultés, non la lecture du système qui nous est si bien connu grâce aux théoriciens de l'Antiquité. Tombes d'Egyptes, donnez nous des papyri d'Eschyle de Sophocle et d'Euripide, et nos théâtre chanteront à nouveau ces compositeurs !
Nathalie Berland et la belle mélodie des Anonymes dits "De Bellermann" III° siècle après J.-C.

Dans ce vieux traité transcrit par des moines du Moyen-âge (qui n'y comprenaient mais plus rien), voici un terme vocal pour désigner une figure musicale instrumentale de deux notes : "prendre le long de". Terme byzantin ? mais ce "prendre le long de" (aller de la note la plus basse à la note la plus haute") n'est en rien différent d'un "couler le long de" que le traité explique exactement de la même façon et pourtant il y a un petit signe entre les deux lettres-notes dans l'un et pas dans l'autre !... Qu'en penser ? Qu'en dire ? Que l'un s'adresse à un instrument à vent, l'autre à des cordes pincées ? Que l'un est plus vocal pour un instrument, l'autre plus techniquement instrumental ? Qu'on y touche les notes intermédiaires plus ou moins précisément sans pour autant faire un glissando ? Et si l'on se trompe ? et s'il s'agissait simplement de différence de terminologie entre milieux hellénistiques : ce qui est Attique et ce qui est Byzantin différeraient tout en cohabitant pêle-mêle ? ... On espère savoir un jour : Nathalie Berland, la joueuse d'aulos de l'ensemble Kérylos, y planche très savamment sous le regard protecteur d'Annie Bélis. Fort heureusement, à la fin de ce manuscrit, après toutes les variations rythmiques sur quatre notes, une mélodie d'un autre monde surgit, inoubliable. Nathalie Berland prend son aulos, celui-ci est l'ancêtre de la flûte traversière, et nous voici bien loin des doutes, dans la certitude physique d'un envoûtement ressurgi du fond des temps.
Laurent Capron et l'évidente beauté du Papyrus du Michigan, II° siècle après J.-C.

Dans une autre vision voici un détective, Laurent Capron, brillant paléographe, qui nous montre à la loupe comment cette lettre fait une cassure plutôt qu'une courbure et plutôt qu'un héta (sorte de n minuscule) est un pi. Et voilà la joueuse d'aulos qui après avoir malicieusement joué une mélodie absurde d'après la transcription éronnée comprenant le héta, joue une mélodie tout à fait charmante avec le pi : il n'y a de preuve que la joie de nos oreilles et pourtant c'est la paléographie qui est la vraie preuve. Hélas, ailleurs il n'y a que l'oreille qui peut supposer que la lettre se soit déformée d'une manière étonnante... Un manuscrit d'écolier présente cinq fois un vers de Ménandre avec une musique affreuse et un signe qui ne nous a pas été transmis par les théoriciens antiques. On remarque que même pour écrire le texte du vers, il y a des repentirs : est-ce une dictée ? Est-ce un exercice à trou avec un signe marquant le trou à compléter ? Est-ce une confusion répétée de l'élève entre ce signe et un autre plus juste : une mauvaise copie avec une erreur dont il nous faudrait reconstituer la cause ? Non, car trois autres vestiges, ailleurs, avec les mêmes lettres-notes voisines, donnent ce même signe mistérieux ! S'agirait-il d'une autre manière d'écrire une note que celle qui nous a été transmise ? Pourquoi cette note-là aurait-elle deux écriture ? C'est la même question qu'on posera dans le futur sur nos différentes écritures du soupir : et l'on cessera de s'étonner que les pays anglophones et francophones continuent à ne pas l'imprimer de la même façon : telles seront les questions des savants dans cinq mille ans après que la forêt amazonienne recouvrira notre civilisation et que l'homme retrouvera la statue de la liberté enfouie sur le bord de la plage.
Des images nous rapproche des musiciens de jadis et des compositeurs oubliés livrent leurs tombes

Mais la table ronde fini par un tour archéologique des aulos in situ. Abandonné à moitié construit dans le pillage des magasins par les pirates, dans la bouche du squelette de l'artiste avec les maisn toutes prêtes à rejouer, brisés au pied du squelette d'un maître pour éviter leur réutilisation, dévêtus du système métallique des clefs pour ne pas être copiés par de moins talentueux post mortem (mais le métal des systèmes, qu'on l'offre aux dieux sur un autre autel !), brûlés comme offrandes à Apollon de Delphes, aux déesses scintillantes de coutumes orientales, Héra, Athéna, Artémis... Il y a eu d'autres grands compositeurs dont il ne reste rien que les instruments dans la tombe et l'écritoire qui vit naître les chefs-d'oeuvre. Seul Seikilos mort loin de sa Sicile au concours ionien a laissé pour l'éternité son incroyable mélodie sur sa pierre tombale (Tralles, milieu du II° siècle après J-C.), signée "Seikilos Euter Zè" : "Seikilos Euter, il vit".
Oui il vit pour l'éternité : lui y est arrivé pour dix seconde de beauté pure et éternelle à toute l'Humanité. Il est là l'égal de Bach. Mozart aurait donné tout son art pour la mélodie de la préface grégorienne, Fauré tout le sien pour écrire la mélodie de Seikilos. Mais pourquoi ? pourquoi, malgré toute la difficulté pour s'arracher de la pensée modale lors de l'écoute de cette mélodie transcrite dans le système grec, pourquoi cette mélodie évoque immancablement l'"In Paradisum" chanté depuis la nuit des temps aux enterrements ? Même lumière, même formules presque ! Mais non ce n'est qu'un hasard de l'âme humaine et nous ne pourrons jamais entendre cette mélodie avec les oreilles antiques dévêtues de notre éducation moderne mais chargées d'une autre mémoire plus lointaine et qui nous échappe elle, qui nous échappe pour toujours.

Un concert qui transmet la passion

Nous voici dévêtu du métier de critique en arrivant devant la reconstitution du passé. Ces interprètes font déjà un lourd travail pour se laisser habiter par ce que nous avons dit l'essence musical du vestige. Il faut donc aussi se concentrer sur la ligne et ses interruptions (car il n'est pas question de supposer l'insupposable et la voix parlée continue le rythme sans les hauteurs de notes dans les trous des injures du temps). Se concentrer, c'est oublier de timbre des voix d'aujourd'hui fabriquées dans la tradition du bel canto selon les systèmes d'émission qu'a développer le siècle sportif des castrats. Peu nous importent les vibrati, les déséquilibres qui sont du à ce que les chanteurs n'ont pas d'alternative. Serait-il plus juste d'entendre des voix plus naturelles et toutes douces à la Jordi Savall ? Après tout, dans le théâtre, les basses d'Euripide devaient se faire comprendre d'une foule immense : quel type d'émission pratiquaient-ils ? Certainement elle était raffinée, elle correspondait à la morphologie des gens de ce temps, leurs habitudes d'écoute et peut-être nous serait insupportable. Il nous faut donc voir en noir et blanc et juger le travail du groupe sur le rythme, sur la respiration, sur la capacité à nous communiquer le sens du texte à travers les sons et le pari est toujours réussi avec Annie Bélis.
Quelques morceaux d'anthologie qui font rêver
Mais maintenant, montagnes taisez-vous, fleuves suspendez vos roulements, arbres ne bruissez plus, téléphones portables cessez vos plaintes, (ce type de textes étaient déjà par eux-mêmes la musique du silence introductive, l'oeuvre avait déjà débutée...) voici le péan le plus parfait à Apollon de Mésomède de Crète, musicien officiel d'Hadrien (117-138 aprés J-C) puis son Hymne au Soleil, et peut-être est ce la cause de l'oubli où a sombré la musique à 5 temps des Grecs : le symbole païen ! Elle a brûlé cette musique, comme les cinq cent clavecins et les milles chaises-poste sur la place de la Concorde en 1793.
Voici le fameux "Péan et prosodion" en l'honneur du dieu Apollon de Limènios dits de Thoinos en l'an 128 avant J.-C. Son étude fit la réputation d'Annie Bélis. On sens le dieu lutter contre le serpent, puis goûter à la douceur du réconfort, on s'étonne de la félicité finale qui quitte le 5 temps pour le 4 temps.
Voici à la cythare romaine la fameuse mélodie des Anonymes dits de Bellermann : mais je connais cette mélodie ? où l'ai-je déjà entendu dans ma vie ? Suis-je bête : à l'aulos cinq jours avant lors de la table ronde ! Non pas, c'est mon ancêtre qui l'a léguée au fond de mon coeur...
Le pathos des Anciens, du temps où la foule huait quand une note d'Euripide n'était pas respectée (d'où l'utilité de la notation fidèle)
Il y a les moments terribles : voici Jason méchant voulant usurper le trône de Médée et qui fait envoyer les enfants sur les terres au delà de al mer du Nord : "Si tu ne les a pas tués, vas-y montre tes enfants, donne nous la preuve !" et Médée, trahie : "Mes enfants ! " "Téchna !" et le sbire de Jason : "Que ne perds-tu du temps à l'écouter : tue-la !" "Chtané !". Ce moment tragique (entièrement des basse, même Médée), il est de Carcinos Le Jeune, milieu du IV° avant J.C. C'est le papyrus du Louvre qui nous le donne et c'est Aristote qui nous a livré l'intrigue de Carcinos nous permettant d'authentifier l'admirable extrait privé de date et d'auteur. Peut-on encore croire au discernement du choix des destructions antiques et du mérite à la postérité ? En Annie Bélis Carcinos a désormais un ardent extirpeur de purgatoire littéraire et musical...
Et puis l'évocation des Morts du papyrus d'Oslo, Ier siècle après J.C., inédit et polyphonie inédite. Certes cette polyphonie est faite pour nous effrayer et que l'on retrouve l'unisson rassurant après l'évocation des enfers, mais elle semble finir ses cadences sur des harmoniques naturelles et montre peut-être quels embryons de refléxion sur la résonnace des sons ont pu faire naître notre art d'aujourd'hui. Pour penser à la précocité d'une polyphonie harmonieuse, il y a bien la phrase de Vitruve qui préconise des vases résonnants à la quinte pour amplifier les voix dans les amphithéâtre, et certainement des phrases obscures à notre entendement (qui en perdu la clef) chez Platon et d'autres, mais pour l'heure, l'humanité n'a pas de preuve, pas de papyri, de stèles ou de manuscrits médivaux copiant un texte ancien incluant des signes musicaux antiques. Pas de preuve de cette polyphonie harmonieuse : nous devons nier son existence même en l'espérant. Nous n'avons que cette polyphonie dysharmonieuse de l'Evocation des morts, non moins belle et inédite jusqu'à ce concert ! quel chance d'être les humains qui les premiers réentendent. Fauré nous jalouserait...
La musique est magie et religion
Et puis il y a la partition magique d'un autre papyrus du Louvre d'époque romaine tardive. Un long vide de cinq centimètres sur le papier (et c'est long pour les économes de l'époque) est précédé d'un "kago" : "et moi". L'oeuvre avec son thème en quarte, sa polyphonie épisodique, son système rythmique et ses micro-reprises sophistiquées ressemble à s'y méprendre à une estampie médiévale ! l'ancêtre ? Et si le "et moi" serait la note bleu du Jazz ? cette improvisation en transe magique du soliste, la même que celle du concerto baroque, laissée à discrétion : mystérieuse, l'acmé.
Voyez comme tous ces vides prêtent à rêver, et encore on n'a pas parlé des "Fresques", elles aussi inédites, et qui réssuscitent un genre : quand la musique montre la même tradition des écrits lors des inaugurations de peintures murales. Le poète prend le petit enfant par la main et lui explique les dieux des murs : "fresques d'éros", dit le récitant, et voici Aphrodite qui chante son histoire devant la maisonnée de jadis. Emouvant papyrus où la main du compositeur est hâtive au dessus des lettre soigneusement tracées par le poète, le geste de l'inspiration y est comme pétrifié comme le pas des dinosaures sur le sable des plages évaporées.
Et pour finir, le chaînon manquant, l'Hymne à la Trinité, fin du IIIème siècle après J.C. du papyrus d'Oxyrhynchus, parce qu'écrit encore à l'antique, il est pourtant à trois temps à la médiévale. Mélodiquement il reste si grec et pourtant ici et là, on est chez nous, dans notre ère chrétienne aussi...
On ne peut pour conclure que souhaiter à Annie Bélis, Laurent Capron et Nathalie Berland, qu'un facteur leur construise un double aulos. Il y a encore un plus grand voeu à faire : que les sables d'Egypte nous rende un Euripide entier inédit en texte et surtout en musique. Qu'on le chante, qu'on l'étudie, qu'il résolve les problèmes d'ailleurs et qu'on compose à nouveau à son imitation.