jeudi 29 juillet 2010

Réquisitoire pour faire bouger les volontés à Nice


(Suite à la réponse négative de Mgr Pontier, métropolitain, à l’appel précédent).

Je voudrais le thématiser, ce réquisitoire, sur l’amour dans l’agir. Car ce n’est pas une chose aisée, tant selon le mot d’Emmanuel Bellanger, « nous avons raison tous ensemble et non seul ».
Je ne partirai pas d’emblée sur l’explication de l’expression « amour dans l’agir », mais poserai au fur et à mesure les jalons de la transformation de la pensée qu’il faut pour que l’on puisse agir chez nous, à Nice, suivant l’enseignement reçu à l’Institut Catholique de Paris.
Entre autre pour illustrer mon propos, je retiens de cet enseignement, parmi les notions historiques dans les cours sur le chant Grégorien de Dom Saulnier, la publicité par le pouvoir carolingien d’un antiphonaire prétendument authentique et trop lointain pour être vérifiable, là-bas à Rome, dans un local de la Scola Cantorum du défunt Pape Grégoire, bien utile pour labelliser le métissage de Rome et du chant Gallican qu’on ne pouvait éradiquer, bien utile pour promulguer universel cet hybride inattendu. Et je suis loin de retenir cet élément par hasard : les carolingiens ayant compris qu’ils pouvaient mieux encore faire l’unité du peuple par la culture que par la guerre et cette unité ce faisait par le chant.
De même ce n’est pas un hasard si je retiens le parallélisme de cette tendance carolingienne avec les buts de la restauration-reconstruction au XIXème du chant dit grégorien, bientôt proclamé par Pie X comme particulièrement propre à l’Eglise, toute chose dont nous a parlé Rémy Campos à l’Institut Catholique et qu’à Solesmes j’ai pu toucher du doigts dans les ouvrages de Dom Mocquereau, ouvrages si décriés de nos jours et dont le seul but était de trouver une méthode et des règles faciles pour faire sentir la souplesse de la langue latine à tout un peuple.
C’est que tout cela, préfigure plus qu’on ne le pense Vatican II : tout cela montre combien la ferveur du chant et de la musique fait corps, combien l’agir du musicien participe à l’église en tant que corps. Que cet agir ne peut être mis en œuvre que par la foi de toute l’église en tant qu’elle est un corps. Combien le musicien que je suis adhère au projet de l’Eglise : tel, cette année, a été également à l’Institut Catholique l’enseignement de Pierre Barthez.
Voilà que cette année donc, j’ai cherché à situer mon agir en tant que ministère dans la propre activité du Christ lui-même, quand, là, présentement, dans la célébration « le fils se communique et donne à célébrer sa propre relation au père » (Pierre Barthez). Bach savait cela. Chacun de nous musicien peut aboutir par son travail à l’excellence dont témoigne l’enseignement pédagogique de Bach, dévoué à la sainteté. Jusque dans son agir hors de l’église, envisageant toutes conséquences « ramifiantes » en tout domaine, sacré, profane, en tout instant de vie.
Aussi l’agir de chacun ne peut s’arrêter à soi-même. A l’exemple du Christ l’agir est pour tous. Mon « je » n’est certes pas suffisant, développons ce qu’il représente dans ce projet et l’on verra qu’il faut un « tous ».
Je suis venu au CML, mandé par mon église de la Côte d’Azur, afin d’avoir les outils pour essayer de lancer une formation des organistes liturgiques dans le Sud de la France. Ou bien si l’on envisage moins utopiquement : mes études tendent vers l’acquisition d’un diplôme permettant de montrer patte blanche dans mon Diocèse. Car même mon Diocèse n’est pas tout acquis à la cause où il m’a envoyé puiser, il a tout à construire, il veut être sûr de qui va le persuader de créer sa Commission Diocésaine de Musique. Or, ce projet de la Commission Diocésaine de Musique ne pourra se faire, entre autre, qu'avec un diplôme à l'appui du membre le plus actif pour être crédible auprès des instances de l'Evêché.
Serais-je cette personne ? J’en doute fort, l’humilité doit bien me persuader que je n’ai pas les qualités requises : elles sont d’abord d’autorité. J’ai donc échoué à cette tâche. Cependant, je peux avec chaleur exhorter d’autres mieux dotés en tempérament à suivre la même voie que moi, la mieux tracée , la meilleure : suivre l’enseignement de l’Institut Catholique de Paris pour la liturgie et la musique liturgique afin que, fidèles à Vatican II, nous puissions ici à Nice nous organiser efficacement et saintement tous ensemble.
Chez nous, je l’espère (tel est le meilleur plan que le Vicaire général, le responsable de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle et moi-même, en tant que responsable de l’orgue, avons pu dessiner), la Commission Diocésaine de Musique commencera par une Commission de l’Orgue qui reprendra le flambeau de celle défunte en 1974, avec la participation de son ancien président, René Saorgin, organiste honoraire de la cathédrale de Monaco, et professeur honoraire du conservatoire de Nice.
René Saorgin : étant proche de lui, j’ai sollicité sa retraite. Plus que moi, aux yeux de l’évêché, il est une caution . Le Vicaire général cosignera la lettre d’Etats-généraux des organistes liturgiques, écrite par le père Filippi, responsable de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle, relue par René Saorgin.
En compagnie donc de mon vénérable ancien professeur, Maître Saorgin, et tout comme lui, je suis très conscient que je vais bâtir les choses mais que d’autres que moi seront responsables au bout des chaînons du travail, tant les imbrications diplomatiques sont nombreuses à Nice et j’en appelle à tous les organistes d’ici pour s’interroger eux même sur leur volonté d’engagement. Ma présence, du moins au départ, fera que les choses auront pour racines les acquis de l’ISL de Paris, celle des autres fera le succès de la nouvelle structure.
Quant au projet d’une association azuréenne de la formation des organistes liturgiques vite affiliée à l’Association Nationale de la Formation des Organistes Liturgiques, je l’ai défendu désespérément à la réunion interdiocésaine des PLS de la région Provence. Cependant j’étais seul et sans autorité. Vous avez ici jointe la réponse du Métropolitain, Monseigneur Pontier. Il n’y a pas lieu, dit-il, de créer une structure régionale, il vaut mieux travailler avec la structure nationale. J’en appelle à vous, Emmanuel Bellanger, à l’ANFOL. La structure nationale désire-t-elle travailler avec la région ? Répondra-t-elle au désir du Métropolitain ? Doit-on envisager, lors de la réunion constitutive de la Commission de l’Orgue du diocèse de Nice, de proposer une motivation de l’ANFOL à travailler en liens serrés avec cette nouvelle commission ? Et les activités porteront-elles le nom de cette AZURFOL ou FAZUROL que les évêques du sud ne souhaitent pas pour l’instant voir naître comme association indépendante, même pour un bref temps, de l’association nationale ? Ou bien serrait-ce l’ANFOL qui, en prompt renfort, expliquera directement aux autorités ecclésiales le bien fondé de mon idée ?
A toutes ces questions je réponds que le mieux et que nous créions ensemble, sur Nice, cette association FAZUROL que j’ai décrite dans un autre article : « Pour la réouverture d’une commission de l’orgue au diocèse de Nice et la création d’une formation des organistes liturgiques. ». Et je ne suis pas le seul à y répondre, car les ayant posées à MM Emmanuel Bellanger et Pierre Barthez, ils répondirent à la volonté de Monseigneur Pontier en affirmant qu’ils soutiennent le beau projet de FAZUROL et qu’ils sont ouverts à toutes les propositions des Evêques du Sud de la France pour travailler avec les structures nationales dont ils sont les ambassadeurs : l’ANFOL (Association nationale de la formation des organistes liturgiques) et le SNPLS (Service nationale de la pastorale liturgique et sacramentelle).
Allons, l’amour dans l’agir ! Gens de Nice, vous ne souhaitez pas que Paris, que la France dise : « Il est certain que dans le sud de la France, il n’y a pas d’entrain commun à construire du nouveau, l’immobilité, la pérennité des situations anciennes ont souvent plus de force que les enthousiasmes. » ? Gens du Sud, je voudrais vous entendre dire vous-même : « Il faut temps, patience, amour, organisation, persuasion, ne pas avoir raison seul mais en commun. Il faut de l’énergie. » !
Ici la question se pose sur la priorité de l’énergie, et d’autant plus après un beau Synode : « témoigner, croire, servir ». Servir.
Il m’est arrivé de penser à l’énergie d’un Saint. J’ai été frappé de la figure de Saint Damien de Molokaï au point de faire la veillée de Noël des enfants de Beaulieu sur son histoire. Ce n’était pas triste du tout, avec, à la fin, cette princesse Liliuokalani déposant des dons, sa sœur, des vêtements, son ministre des médicaments, aux pieds de la crèche du Jésus des lépreux. Si l’urgence, l’immédiateté, c’était le combat de la charité envers ces malheureux, il n’en demeure pas moins que Damien lutta aussi pour l’adoration perpétuelle à Kalawao de Molokaï, et celle-ci qui aurait pu paraitre, en superficie, plus secondaire, contribua si sublimement à la renaissance des âmes malades.
Il en est de même partout. Déjà dans ma propre église de Beaulieu, où les tuyaux de mon orgue (digne de la beauté liturgique) s’effondrent mais sont moins prioritaires que la construction de la chapelle d’Eze. Le choix sera peut-être de laisser mourir l’orgue. Il faudrait créer dans cette paroisse un élan de fraternité, faire naître le sentiment de bâtir une seule et même Eglise, de la chapelle à l’orgue, et cette construction musicale qui paraissait moins immédiatement utile, pourrait alors s’insérer dans le cœur de la communauté.
Il en est de même pour la formation des organistes liturgiques dans la région Provence Alpes Côte d’Azur. Certainement suivrait-on plus une aura qui se dévouerait aux plus malheureux et qui secondairement tiendrait aussi à aider les communautés les plus démunies dans leur droit à une belle liturgie avec musique.Alors cette personne dont l’énergie toute entière est tournée dans le seul but de la charité pourrait être utile à un tel projet. Elle pourrait avoir l’autorité nécessaire (dans le sens de faire grandir) comme Saint Damien l’eut pour mille projets sur son rocher de Molokaï. Je ne dis pas qu’il faudrait un Saint, mais un homme entièrement voué, dans toutes ses forces, à l’émulation du Christ : un prêtre peut-être.
Je me suis posé la question s’il n’y avait pas de but plus noble que la musique dans ma propre vie. Il faut beaucoup d’énergie pour être dans la musique et il en reste peu pour déplacer la montagne de la Sainte Victoire. Et ce n’est certes pas au terme d’une formation qui m’a soutenue dans l’acceptation d’être enfin musicien que je vais changer la direction de mon fuseau d’énergie. Mais j’en appelle ici aussi aux prêtres de Nice : n’oubliez pas la musique, beauté au service de l’amour du Christ : agissez avec nous, musiciens, pour que le diocèse se dote des instruments adéquats à dispendre la beauté sur le cœur des chrétiens, des instruments qui sont la voix de la communauté du ciel quand nous sommes celle de la communauté d’ici bas.
Je ne suis donc ni l’autorité nécessaire pour faire bouger les volontés, ni un prêtre pour obtenir les adhésions par une belle pastorale, tout au plus puis-je faire l’orateur de ce réquisitoire envers les futures grandes volontés du sud pour ces projets. Pour ces projets pourtant, qui m’ont fait venir étudier à Paris, je ne baisserai pas les bras, non ! Mais au contraire, je réalise qu’il faut plus d’humilité et d’amour dans l’agir : et je m’adresse à vos cœurs de musiciens.
Voilà bien ici définie la notion dont je parlais au départ : l’amour dans l’agir. Avoir vocation de musicien, être plus humblement, mais avec autant d’amour, au service du Christ et de l’Eglise. Accepter de voir, (pourquoi pas ?) mourir l’orgue de Beaulieu-sur-Mer sans colère . Accepter qu’il faille encore des années avant que les évêchés du sud soutiennent ensemble une formation liturgique organisée de leurs organistes et un certificat au terme. Accepter qu’ici les sublimes phrases sur l’orgue de Sacrum Consilium ne touchent pas tant les cœurs qu’on le rêverait… attendre… mais puiser son bonheur dans la joie des enfants qui ont joué la veillée de Noël sur Saint Damien et qui s’en rappelleront toute leur vie, c’est assez.

ANNEXE
courriel du Père Stéphane Cabanac Arles, le 19 janvier 2010
12 rue du Cloître
13200 ARLES
Objet : lettre aux délégués diocésains de PLS - AS - ML
Chers amis,
(…)
J’ai eu Mgr Pontier au sujet de la proposition de Cédric Costantino.
Il ne lui semble pas indispensable de créer quelque chose au niveau provincial car il existe une structure nationale et il vaut mieux travailler avec elle.

Je vous souhaite une sainte et heureuse année.

lundi 26 juillet 2010

A l'attention des évêchés du sud: propositions de création d'une association à la dimension interdiocésaine pour Formation des Organistes Liturgiques

PROPOSITIONS POUR LA CREATION D’UNE ASSOCIATION A LA DIMENSION INTERDIOCESAINE POUR LA FORMATION DES ORGANISTES LITURGIQUES & POUR UNE FUTURE MISE EN PLACE D’UN CERTIFICAT DES ORGANISTES LITURGIQUES DANS NOS DIOCESES DU SUD-EST DE LA FRANCE

PRELIMINAIRE : LE LONG TRAJET DE L’ORGANISTE POUR ACQUERIR L’ATTITUDE LITURGIQUE DANS SON AME.

« Comment mieux définir la tache de l’organiste liturgique ? » dit Claude Duchesneau dans la plaquette de l’ANFOL[1], toute neuve intitulée Orgue éveille-toi ! « il est celui qui, dans la célébration, crée le beau en fabriquant de l’utile. » Définir ce beau et cet utile demanderait des pages, mais primordialement, ce beau et cet utile demandent une attitude, celle d’être ministre au service de la liturgie.

Quelques extraits des propos du Père Barthez à l’Institut Catholique de Paris permettent de réaliser l’importance et la longueur du trajet allant du savoir-jouer au savoir-être de l’organiste :

« Le culte liturgique est l’intercession médiatrice, sacerdotale du Christ auprès du Père pour son Eglise et par son Eglise. Il reste le sujet propre et premier de la liturgie de l’Eglise. L’assemblée se constitue dans la célébration comme intermédiaire, en servant, célébration dans laquelle le Fils communique et donne sa propre relation au Père. Il nous faut ainsi tous nous insérer dans la glorification du Christ qui nous rend Dieu présent. Là se loge le ministère de la vie musicale dans l’Eglise. Le service, c’est la mise en présence sacramentelle du propre sacerdoce rédempteur du Christ. Ce sacerdoce opère une relation directe entre Dieu et l’Homme et donc la liturgie réalise en nous la relation du Fils au Père, elle l’effectue afin d’acquérir pour nous aux yeux du Père la conformité à l’image de son Fils, afin que le Fils soit le premier né d’un grand nombre de Frères, Rom., 8, 29.

Chacun participant à sa mesure au ministère, l’organiste, le chantre, la musique et le chant, sont ainsi fédérateurs de communauté. Une aide des individualités au passage en communauté. Combien avons-nous à le vivre ! Combien de batailles disparaitraient si nous savions nous situer comme ministres dans la propre activité du Christ lui-même. Puisque nous devons nous situer dans un ministère, notre tâche est de nous approprier le Sacrifice. Rappelons-nous ce que les prêtres, ces ministres ordonnés, disent in petto : « humbles et pauvres, nous te supplions que notre sacrifice se retrouve devant toi. » Aussi lorsque le culte liturgique est défini de la sorte, il ne peut jamais être le fait de quelqu’un d’isolé. Un engagement, un ministère n’isole pas ; s’il isole, il y a une faille. Le Christ n’a pas accompli son sacrifice comme individu isolé mais comme tête de l’humanité, et nous continuons tous en tant que tête de l’humanité nouvelle. Il nous a pas simplement rendu enfant du Père mais rassemblés aussi en tant que Frères. […]

Il y a un pouvoir qui est en la communauté sans être d’elle : ce pouvoir est celui que le Saint-Esprit déploie dans l’Eglise en réponse à sa Foi d’Eglise, la foi de l’ensemble des membres, se laissant rassembler par l’Esprit et se reconnaissant rassemblés par lui. Notre ministère, ce pouvoir d’agir est le fait de l’Esprit, il est dans l’Eglise sans venir d’elle. Cet agir fait exister l’Eglise en tant que corps et il ne peut être mis en œuvre que par la foi de l’Eglise entière. Nul ne met en œuvre ce pouvoir qui est dans l’Eglise s’il ne conçoit ce qu’il doit faire dans le cadre de l’Eglise. Entrer dans l’intelligence, au moins d’une manière intellectuelle, du projet de l’Eglise, est le devoir de l’organiste et du chantre. Ainsi Fauré, quoique agnostique, mais parce qu’il fut écoutant, est celui qui nous rappelle la parole de l’Eglise après une longue période de contre-sens sur le texte du Requiem. « Qu’est ce que l’Eglise veut dire ? Je vais essayer de mettre en musique ce que veut dire l’Eglise ». Voilà la question fondamentale que d’autres, parfois bien plus convaincus, oublient. »

La charte des organistes donne les règles pour adhérer au projet de l’Eglise.

Après avoir situé l’orgue dans le « dialogue permanent entre Dieu et les hommes » et insisté sur le long héritage culturel de l’orgue dont sont aussi héritiers les claviéristes des synthétiseurs modernes, la Charte des organistes place l’organiste comme serviteur de la liturgie : « même modeste ou peu expérimenté, il donne vie, bien mieux que toute musique enregistrée à l’action liturgique dont il perçoit ou prévoit le déroulement. »

L’organiste doit être accompagnateur du chant de l’assemblée, interprète des œuvres du répertoire et improvisateur : « il donne à la liturgie une dimension poétique nécessaire », notamment en préludant au chant et en prolongeant le chant par un postlude. Il est serviteur d’une communauté, agissant en concertation donc connaissant la liturgie et participant à la mise en œuvre. « Dans le cas des mariages et funérailles, il sait accueillir les familles pour l’élaboration du programme musical ». Avec l’affectataire, il participe à l’entretien de l’orgue, a son rayonnement culturel. Son recrutement, bénévole ou salarié, se fait « en concertation avec des conseillers musicaux et des membres des services diocésains. ».

Sa formation est musicalement « sanctionnée par un diplôme », liturgiquement et pastoralement prise en charge par « des services diocésains ». « Ces formations initiales doivent être régulièrement entretenues par des actions de formation ». « La communauté paroissiale se fait un devoir de participer au financement d’un complément de formation ». Il faut investir dans les jeunes, « il faut penser qu’une formation acquise servira ailleurs ». En contre partie, l’organiste veillera à la transmission de ses acquis, il peut être agent pastoral.

PROJET D’UNE ASSOCIATION DE FORMATION DES ORGANISTES LITURGIQUES POUR LA PROVINCE

Un moyen : créer un service fort de formation liturgique des organistes regroupant les diocèses du sud.

Une association loi 1901, qui aurait une approbation des évêques, pourrait se bâtir grâce à leur permission de recruter - à travers les antennes diocésaines de communication, dans le corps des chrétiens engagés - une équipe de bénévoles motivés pour la faire fonctionner. Cette association, soutenue par les diocèses, pourrait jouer un rôle fort pour la formation des organistes liturgiques. Elle trouvera vite, par sa taille et son action, un soutien de l’Association Nationale de la Formation des Organistes Liturgiques, l’ANFOL, à laquelle notre association pourra s’affilier. Elle sera alors à son tour un vecteur immense pour soutenir chaque diocèse dans la création d’un Certificat d’Organiste Liturgique.

Un but : le Certificat d’Organiste Liturgique dans chaque diocèse

Ce certificat, labélisé par les évêques, délivré par les Pastorales Liturgiques et Sacramentelles ou les Commissions Musicales des diocèses, pourra être une garantie de qualité liturgique des organistes pour les prêtres et les communautés qui le souhaitent. Nombre de craintes faisant abandonner les orgues disparaîtront ; nombre de tribunes muettes, faute de candidats qualifiés, pourront ainsi retrouver vie. Il ne s’agit pas d’en faire une obligation : mais les organistes informés et désireux de s’investir dans la liturgie s’y engageront volontiers.

Un nom, une structure pour cette association

Nous proposons comme nom AZURFOL : « Azuréenne de la formation des organistes liturgiques ». On peut aussi proposer FAZUROL : « Formation azuréenne des organistes liturgiques ». Mais le nom de AZURFOL semble s’inscrire dans la lignée de l’ANFOL et son antenne francilienne, FRANCIFOL.

Elle regrouperait les activités pour la formation des organistes liturgiques locales à chaque diocèse, parfois déjà existantes, avec en plus une rencontre-séminaire annuelle, centralisée sur Nice, faisant appel aux organistes et liturges nationaux, membres de l’ANFOL, du SNPLS, des Instituts Catholiques.

Elle fonctionnera avec une équipe de bénévoles se chargeant de structurer l’enseignement, les rencontres, de publiciser la formation. Les enseignants, eux, seront salariés ou bénévoles.

Les frais ne pourront donc pas dépasser un salaire raisonnable d’enseignants motivés ainsi que les frais d’organisation de la grande rencontre annuelle, parfois le défraiement du trajet pour aller aux cours locaux, quand les élèves organistes, ou la paroisse désireuse de formation, ne peuvent les assumer.

Contenu de la formation locale et provinciale.

Chaque diocèse, soutenu par l’association et la soutenant (en lui déléguant cette tâche), organiserait une formation locale. Une fois par an, un séminaire provincial proposerait un stage. Dans les deux cas l’enseignement serait le suivant :

Un enseignant pour sonner l’orgue : il faut en effet apprendre tout simplement à jouer la musique pour les bénévoles amateurs ; il faut tout autant apprendre à bien accompagner le chant, discipline nécessaire pour tous, y compris les professionnels qui reconnaissent avoir besoin d’apprentissage en ce domaine.

Un enseignant pour s’adapter à la liturgie : il faut apprendre à transposer pour suivre les voix des prêtres, de moins en moins connaisseurs en chant ; il faut apprendre à cadencer[2] les œuvres de toutes époques pour rester étroitement lié aux temps de l’action liturgique ; il faut apprendre à improviser pour rythmer la liturgie d’une aura poétique.

Un enseignant pour prier : il faut une connaissance des temps liturgiques, mais avant tout une connaissance de la liturgie ; il faut une conscience nette de sa posture de ministre et au minimum une « adhésion intellectuelle au projet de l’Eglise. ». Catéchèse et liturgie vont de paire dans cet enseignement.

Qui va payer la formation ?

a) Les paroisses

Selon la Charte des organistes, « de nombreuses paroisses, disposant d’instruments modestes, sont heureuses de bénéficier du concours d’un organiste. Si ses compétences sont inférieures à ce qu’on pourrait souhaiter, la communauté paroissiale se fait un devoir de participer au financement d’un complément de formation, en musique comme en liturgie, pas seulement par solidarité, mais par nécessité d’assurer l’avenir. Ainsi, elle montre sa reconnaissance pour les services rendus. La formation d’un organiste s’inscrit dans la durée comme toute formation permanente. Il faut envisager de telles actions de formation avec une perspective de service d’Eglise, particulièrement pour les jeunes. En effet, beaucoup trop de paroisses hésitent à investir dans la formation d’un jeune qui risque ensuite de partir s’installer ailleurs. Il faut penser qu’une formation acquise servira ailleurs ; il faut donc dépasser les réalités locales. »

b) Les dons

Le soutien des évêques à l’association est fondamental et fondateur en ce domaine. Car c’est par lui que l’association pourra faire appel, à travers les voies de communication diocésaines, aux dons qui doivent être exempts de contreparties : seuls ces dons pourront permettre aux paroisses sans moyens d’envoyer leurs organistes sans moyens en formation. L’appel à la solidarité et à la charité doit aider les églises qui se trouvent dans le dénuement et ont droit à la beauté liturgique.

Certes des concerts avec les enseignants et les élèves ne manqueront pas d’être organisés pour scander les progrès annuels et ce, pour la joie des donateurs, cependant le don doit être lui aussi envisagé dans une perspective de service d’Eglise.

FRANCIFOL, il est important de le rappeler, fonctionne par des subventions d’associations caritatives. Il y a donc lieu de repérer quels mouvements caritatifs pourront et seront désireux de soutenir les paroisses qui n’ont pas d’argent pour former leurs organistes. Une paroisse riche, bien dotée en organistes, peut aussi décider de contribuer à aider une paroisse pauvre de village à la formation du sien.

c) Les organistes qui en ont les moyens

Parfois, l’organiste, bénévole dans sa paroisse, sachant les difficultés financières de la communauté, apte à en supporter le coût, peut être amené à participer lui-même aux frais de bon cœur.

CONCLUSION SUR LA NECESSITE DE SE REGROUPER VIA UNE SEULE ASSOCIATION POUR LA FORMATION ET UN SOUTIEN DES EVEQUES POUR LA CREATION DU CERTIFICAT DES ORGANISTES LITURGIQUES DANS LEURS DIOCESES.

C’est le moment, après la création de la Charte des organistes, le succès du Certificat de Musique Liturgique que propose l’Institut Catholique de Paris, la laïcisation de l’enseignement de l’orgue dans les conservatoires, d’être unis dans une seule et même action. Cette action au service des églises et des organistes dans le Sud de la France, permettra de définir un seul interlocuteur : la nouvelle association. Il est important que cet interlocuteur soit fort et bien personnalisé, soutenu par l’ensemble des diocèses. C’est à lui que viendront les organistes quand ils ont besoin de savoir comment jouer à l’Eglise, quand ils ont besoin de vivre leur service dans l’intelligence de la Foi[3].

Une association structurée, forte, soutenue par les diocèses, et préparant à un Certificat proposé par les diocèses, voilà le but de cet exposé pour que les organistes participent de plus en plus et de mieux en mieux « à la présence sacramentelle du sacerdoce rédempteur du Christ ».




[1] L’Association Nationale pour la Formation des Organistes Liturgiques.

[2] C'est-à-dire faire des accords conclusifs à n’importe quel moment d’une belle pièce dans le style de cette pièce pour s’arrêterr quand l’action liturgique le nécessite.

[3] Et, espérons-le, pour la plus grande part, quand ils veulent participer dans leur ministère à la Foi même.

mercredi 21 juillet 2010

Pour la réouverture d’une commission de l’orgue au diocèse de Nice et la création d’une formation des organistes liturgiques.



QUI ?

La commission de l'orgue dans le cadre de la PLS sera habilitée pour deux actions, la formation des organistes liturgiques et l’avis consultatif pour la restauration et la création des orgues. Elle sera crée après consultation par une réunion-audit des organistes liturgiques les plus importants par un courrier de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle.

Elle cherchera à s’adjoindre le soutien et l'aide du service nationale de la pastorale liturgique et sacramentelle (SNPLS) et de l'association nationale de la formation des organistes liturgiques (ANFOL).

QUOI?

1) En premier établir une formation des organistes liturgiques, avec à la clef, si l’évêque le souhaite, un certificat d’organiste liturgique.
Le nom de cette formation : FAZUROL, formation azuréenne des organistes liturgiques, possibilité de l’appeler aussi AZURFOL, azuréenne de la formation des organistes liturgiques, sur le modèle de l’ANFOL, association nationale de la formation des organistes liturgiques, et de FRANCIFOL, francilienne de la formation des organistes liturgiques.
Liée à la commission de l’orgue, cette formation s’organisera en association loi 1901 et pourra s’affilier à l’anfol dans l’avenir : l’anfol est ouvertement intéressée par le projet, notamment via Emmanuel Bellanger. Monseigneur Barthez, dans le cadre de l’institut catholique de Paris, section certificat de musique liturgique, a qualifié ce projet « de très beau et prometteur ».

Fazurol sera une école qui propose suivant le niveau des élèves à :

- apprendre l'harmonie pour l'accompagnement des chants et savoir transposer.

- apprendre à jouer et à cadencer les morceaux classiques.

- apprendre à improviser.

- connaitre la liturgie et les temps liturgiques.

Les élèves suivront les cours réguliers du professeur d'orgue et des stages sur la liturgie et les temps liturgiques.

2) En second établir prendre en charge pour le diocèse les dossiers de restaurations et de constructions des orgues avec un fort avis consultatif, selon les cadres de la législation et de la charte de organistes. En effet si l’organiste titulaire est le plus habilité pour l’entretien de son orgue, il a souvent besoin du soutien de l’évêché quand il y a péril, ce soutien manquant dans notre diocèse. Elle représentera un élément important du poids de l’affectataire dans les choix établis. Du reste la réunion-audit permettra de bien définir son action en ce domaine.

QUAND ?

L'année prochaine après une publicité menée par l'évêché.

OÙ ?

Sur un orgue évidemment. Choisir lequel dépendra des professeurs établis.

COMBIEN ?

Le tarif de l'enseignement normal en passant par une déclaration de l'évêché : 25 euros net le cours. Cependant trouver des mécènes pour le projet n'est pas interdit pour aider les paroisse pauvres et les organistes démunis à suivre la formation, ce sera la nécessairement le travail principal des bénévoles qui s’occuperont de l’association créée pour cette formation des organistes liturgiques.

lundi 19 juillet 2010

Trompet volontary de Purcell

Sur le pas de sa porte un boucher niçois siffle le trompet volontary de Purcell.
Y sont notes inégales et appogiatures.

mercredi 14 juillet 2010

Feux d'artifice et nounours domptent la terreur

Il fallait voir hier soir les feux d'artifices de la couronne parisienne sortir de toute part des toits de la capitale, c'était, stylisé, comme si les immeubles brûlaient et l'on ne pouvait s'empêcher de songer aux images de la destruction de Varsovie. Et pourtant c'était grande joie, belle poésie... Le ciel avait beau retentir de coups de canon dont la rumeur eut fait frémir le Paris de 1944, c'était tranquillité, réjouissance : et ce matin aussi, ces avions en ballet aligné, au lourd bruit inquiétant : inoffensifs et protecteurs ! Et que fête-t-on ? le 14 juillet, oui jour de joie, de libération, de violence aussi, précurseur bientôt de la terreur.
De même dans le Paravent des âmes du purgatoire, le père peintre regarde brûler sa fille dans un feu d'artifice subjuguant comme il avait demandé à l'empereur de brûler une courtisane coupable dans un carosse royal pour pouvoir finir son tableau. La beauté de l'art l'emporta sur la cruauté vicérale du fait.

Voici donc la fonction profonde et première de cette maîtrice du feu fait beauté et fascination : que les petits enfants frappent des mains, sur les remparts de leurs balcons et s'endorment tranquilles, tout rassurés parce que l'homme si sauvage est art.
Feu inoffensif, danger à jamais dompté, bêtes sauvages domestiqués, frayeur conjurée.
Qu'est-ce qu'un ours ? Voyez ses squelettes au Muséum de l'Histoire Naturelle : un monstre dangereux, aussi grand, aussi effrayant que les dinosaures qui sont exposés en face ou bien dans l'exposition "à l'ombre des dinosaures".
Le voici transformé en nounours le meilleur compagnon des petits, la sécurité.
De même, Porte de Versailles, on veut impressionner les enfants avec les grandes dents en plastique des monstres crétaciens. Ils sont là grandeur nature, avec des ventres qui respirent et des yeux qui clignotent - mais de nos jours ont a peu le goût de la finesse et leurs couleurs sont d'un vulgaire kaki militaire, leurs plumes des fourrures, on s'arrête à ce que l'on s'imagine suffisant pour les yeux d'enfants, dommage... et l'on finit par un film en trois dimensions pour avoir très très peur et s'y croire. Bienvenus au pays des monstres !
Revenons à l'exposition du Muséum d'Histoire Naturelle, à la grande galerie de l'évolution "à l'ombre des dinosaures" où nous fûmes petites souris aux pieds d'un gigantesque lambéosaure et d'un terrifiant albertosaure. Dans la librairie on vend des peluches de dinosaures toutes attendrissantes, de beaux ornithoryncs, un mammifère aux doux yeux gigantesques, notre petit coeur fond, nous voici tranquilles, sécurisés: bienvenus au pays du Monstre Gentil et c'est la paix en ce 14 juillet.