Nous sommes dans l'aprés-guerre, dans la reconstruction et les espoirs du communisme, les gens heureux au travail. Léger, peintre profondément joyeux, y cède, renonce à l'abstrait total et construit la charpente triangulaire de l'immeuble autour des ouvriers suspendus et bout-en-train. Il n'y a pas 1 mais 3 toiles des « constructeurs », et le musée Fernand Léger en posséde la plus célèbre. Les deux autres nous sont proposées dans leur réplique en tapisserie. Des études de mains difformes, de jambes montre combien Fernand Léger a lutté pour trouver une maladresse naïve, géométrisée, et le geste professionnel dans l'intimité du chantier. C'est « la vérité des charpentiers », selon le mot d'Eluard. Car même si Fernand Léger se veut inexpressif, il est humain. Des coupures de journaux illustrent que dès l'époque c'est un chef d'oeuvre icônique. Certains condamnaient ce retour au figuralisme sans comprendre quel grand tournant il est dans l'Histoire de la peinture, d'autre soulignent déjà la fusion entre la forme, la couleur moderne et la sympathie avec l'humanité, l'un d'eux dit « Voici Léger qui se lève comme le soleil de l'époque tertiaire et qui fixe, qui durcit ». Le 4 janvier à 15 h projection de deux films, l'un de 1930 sur le combat séculaire du peuple hollandais contre la mer qui se précipite dans la dernière brèche de la digue qui s'achève enfin. Un autre de 1906, montre les riveteurs de poutres et gruttiers d'un gratte-ciel de New-York, fascinant témoignage, en écho avec l'héroïsme simple des maçons de Léger.
Musée Fernand Léger, Biot.
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