Que les grands savants pardonnent ce travail d'assimilation, en espérant que la vie me donne d'être un jour aussi assyriologue et déterrer des sables apaisés les lacunes du texte. L'édition Bottero et celle du Moyen-orient sont a base de ce travail.
Tablette I
Sur les remparts d’Uruk
Urshanabi à un enfant
Regarde ! C’est lui qui fit édifier les remparts d’Uruk, la ville aux enclos, et ceux du haut temple, l’Eanna. Regarde cette muraille, avec sa frise, c’est un filet d’oiseau ! Considère ce soubassement : personne ne peut l’imiter ! Palpe la dalle du seuil de la porte de la cité : on l’a apportée de si loin ! Avance toi vers le temple, l’Eanna où réside Ishtar la déesse obscure : nul roi n’a pu le contrefaire ! Monte pour déambuler sur le rempart d’Uruk ! Scrute les fondations, contemple le briquetage : n’est-ce pas de la Brique cuite ? Les sept sages que le Dieu intelligent Ea, créateur de l’homme, envoya au monde, n’en ont-ils pas jeté les bases ? Regarde le panorama ! Vois les trois cents hectares de villes, autant de jardins, autant de terres vierges, territoires du temple d’Ishtar ! Avec ses mille hectares, tu couvres du regard l’entier domaine d’Uruk.
Va maintenant, cherche la cassette en cuivre enfouie sous les fondations, manœuvres-en l’anneau de bronze, ouvres-en le volet secret, et tires-en la tablette de lapis-lazuli, pour y déchiffrer comment c’est lui Gilgamesh qui a traversé tant d’épreuves !
L’enfant va chercher la tablette, il lit, assis en tailleur
Je vais vous présenter le grand homme qui ne voulait pas mourir, le grand homme qui a tout vu, tout exploré, la terre entière et ce qui est caché. Je vais vous présenter celui qui a contemplé les mystères et qui nous a appris ce qui se passait avant le Déluge, celui qui de retour de son lointain voyage, exténué mais apaisé, a gravé sur une stèle tous ses labeurs.
la scène change. Voilà les dieux à la création de Gilgamesh, le peuple y assiste.
Le Peuple
Exceptionnel monarque, preux rejeton d’Uruk, Buffle qui rue sur tous avec ses cornes ! Tu es l’entraîneur de ton peuple, tu précèdes les tiens ; tu es le renfort de ton peuple, tu suis les tiens, puissant filet de guerre, protecteur de tes troupes, violent raz-de-marée qui démolit les murs de pierre ! tel es-tu, fils de Lugalbanda, Gilgamesh à la force totale. Enfant de la Vache sublime, Ninsuna-la bufflesse, tel es-tu Gilgamesh, parfait, éblouissant, toi qui ouvrit les passes des montagnes, creusa des puits sur la nuque des monts, passa la mer immense jusque là d’où sort le Soleil. Toi qui explora l’univers entier en quête de la vie-sans-fin. O Gilgamesh, toi qui poussa jusqu’à la demeure d’Utanapisti-le-lointain, le vieux héros qui restaura les sanctuaires qu’avait anéantis le Déluge, entre tous les hommes, qui peux rivaliser avec toi, Gilgamesh, en souveraineté et déclarer : « Le Roi, c’est moi seul ! » ?
Enlil
Gilgamesh dès ta naissance sois immense ! Qu’Ea mon conseiller y veille. Gilgamesh : Dieu aux deux tiers, pour un tiers homme.
Mah
Sublime complice d’Ea, je suis son conseil : que la forme de ton corps soit harmonieusement dessinée. Je t’agence une figure belle. Que tes joues soient barbues comme celles du grand Dieu Enlil, que les touffes de ta chevelure soient drues comme celle de la déesse des épis d’orges.
Shamash
Que tes muscles soient de la plus grande vigueur tel le géant qui soutien l’ordre cosmique.
Dieu de l’orage
Que l’héroïsme impétueux exalte ton coeur
Ea
Moi même dans mon intelligence suprême je parachève ta haute taille, toute élancée ! Sept mètres de hauteur, l’extension de tes bras : six mètres, ta poitrine en largueur : deux mètres, ton torse : trois mètres, ton pied : un mètre et demi, tes jambes : trois mètres et demi, un demi mètre le premier de tes doigts.
Les gaillards d’Uruk
Dans l’enclos d’Uruk il va, il vient, tête haute, ce buffle. Il étale sa force, il est sans pareil pour brandir les armes. Nous l’escortons, toujours attentifs à ses ordres, toujours sur pied, nous sommes des maillets prêt à frapper la boule. Hélas ! Tous en privé, nous ne cessons de trembler. Chaque jour il tyrannise les hommes d’Uruk, les provoquant dans des combats rituels. C’est pour rivaliser avec eux, mais il les tue sans le vouloir, trop de force est en lui.
Les filles d’Uruk
De même chaque jour Gilgamesh épouse les filles du pays, trop d’amour est en lui.
Tous en pleurant vers les Dieu
Gilgamesh ne laisse pas un fils à son père, jour et nuit avec arrogance, il les provoque, les vainc et les tue. Gilgamesh ne laisse pas une adolescente à sa mère, fut elle même déjà promise !
Les dieux célestes interpellant Anu Dieu d’Uruk
N’est-ce pas toi qui a mis en place Gilgamesh, ce buffle arrogant, avec son escorte toujours sur pied à ses ordres ? Il ne laisse pas un fils à son père, pas une fille à sa mère !
Les dieux célestes interpellant Aruru, la grande Déesse Mère :
Toi qui a formé l’Homme, forme à présent sous la dictée d’Anu un rival à Gilgamesh ! Forme un rival bâti sur le patron de l’ouragan ! Lui et Gilgamesh s’empoigneront et Uruk retrouvera le calme !
Aruru
Qu’il en soit ainsi, toi Anu pénètre moi de ta dictée.
Elle se lave les mains, prend un bout d’argile, crache dessus et le dépose dans la steppe.
Une gazelle
Enkidu le preux, éveille toi ! tu viens d’être mis au monde en la solitude. Regarde toi dans le point d’eau : tu es comme le météorite, un bloc géant, le bloc de Ninurta dieu guerrier ! Abondamment velu par tout le corps ! Scrute ta chevelure de femme avec des boucles foisonnant comme un champ d’épis.
Enkidu
Où suis-je ? pouquoi suis-je seul ?
Les gazelles
Tu ne connais ni concitoyens, ni pays. Regarde–toi dans le point d’eau, tu es habillé comme Sumuquan, dieu des sauvages. Viens avec nous et broute l’herbe en notre compagnie, bois de notre eau, nous savons où sont les aiguades.
Le chasseur apeuré
O Dieux, qu’est-ce au bord de l’eau ?
Il s’en va et revient – deuxième jour
Le chasseur, gorge serré
O Dieux, la peur m’est entrée au ventre !
Il s’en va et revient – troisième jour
Le chasseur, blême
O Dieux, comment puis-je desserrer mes lèvres ?
Le chasseur à son père
Mon père, il y a un gaillard venu du désert : c’est le plus fort du pays, le plus vigoureux, sa musculature est aussi large qu’un bloc tombé du ciel ! Constamment il vagabonde dans le désert ; constamment il broute avec sa harde ; il hante constamment les abords du point d’eau, j’en ai tant peur que je ne l’ai pu approcher ; il a comblé les fosses que j’ai moi-même creusées pour faire des pièges à attraper les bêtes ; il a arraché les filets que j’avais tendus et détourné de moi gros et menu gibier ! Il ne me permet plus de battre la steppe !
Son père
Mon fils, à Uruk demeure Gilgamesh, personne n’est plus fort que lui ; sa musculature est aussi large qu’un bloc tombé du ciel, va le trouver et va l’informer de la vigueur de cet être humain !
Le chasseur mettant pied en Uruk
Ecoute-moi, Gilgamesh, dit-il, prête l’oreille à mes paroles : il y a un gaillard venu du désert, il est très fort, c’est le plus vigoureux du pays, sa musculature est puissante comme le météore qui tombe du ciel, constamment il arpente le désert, constamment il broute avec sa harde ; il hante constamment les abords du point d’eau. J’en ai si peur, j’en ai si peur que je ne l’ai pas même approché ! Il a comblé les trappes que j’ai fais pour les bêtes, il a arraché les filets que j’ai tendus, il a détourné de moi gros et menu gibier, il ne me laisse plus battre la steppe !
Gilgamesh
Va-t-en Chasseur, et emmène avec toi la courtisane, Lorsque la harde arrivera à l’eau, cette femme ôtera ses vêtements, elle dévoilera ses charmes, et quand il la verra ainsi, il se mettra à l’aimer, alors sa harde, élevée avec lui, lui deviendra étrangère !
Le Chasseur avec la courtisane au point d’eau
Nous sommes arrivés au bon endroit, cache-toi en ce coin, restons un jour, deux jours, aux bord de l’eau.
Arrive la harde et Enkidu qui boivent.
Le chasseur
Le voilà ! dénude toi, découvre tes charmes qu’il vienne y puiser son plaisir et n’aie crainte de l’exténuer en lui prenant son souffle par un long baiser ! Lorsqu’il te verra ainsi, il bondiras sur toi, laisse alors choir ton vêtement pour qu’il s’allonge sur toi et fais lui, à ce sauvage, les caresses féminines ! Alors sa harde, élevée avec lui, elle lui deviendra étrangère, pendant que de ses mamours il te cajolera !
La courtisane
Je n’aies pas de crainte à oser l’exténuer !
Quand elle laisse choir son vêtement, Enkidu s’allonge sur elle. Six jours et sept nuits.
Enkidu
Lajoyeuse, permets, permets que je sois soûl de faire ainsi l’amour et laisse moi me disposer à rejoindre ma harde.
A la vue d’Enkidu, les Gazelles s’enfuient, et les bêtes sauvages s’écartent de lui.
Enkidu pleurant
Mon corps est vidé de force, je ne peux le remuer, je ne peux m’élancer, mes genoux sont trop paralysés pour talonner mes bêtes.
La Courtisane
Tu es beau, Enkidu ! Tu ressembles à un dieu ! Pourquoi galoper en la steppe avec les bêtes ? Laisse moi t’emmener à Uruk aux enclos, à la Sainte Demeure, résidence d’Anu et d’Ishtar, l’Eanna, là où se trouve Gilgamesh, ce héros à la vigueur totale ! Gilgamesh qui pareil à un buffle l’emporte sur les plus gaillards !
Enkidu
Oui ma joyeuse !
La Courtisane
Vois comment tu reviens t’asseoir auprès de moi, comment tu tournes tes beaux yeux sur mon visage, combien tu comprends maintenant mes paroles : oui Enkidu, tu es ramolli, incapable de courir comme avant, mais tu as mûri : l’intelligence te pénétre, tu es devenu intelligent, Enkidu ! Toi Enkidu, qui ne savais pas vivre, je te montrerai Gilgamesh cet homme imperturbable ! Tu l’aimeras comme toi-même ! Déjà tu pressens dans mes paroles un ami. Tu le regarderas et tu verras en face combien dans la force de l’âge, il est bien fait ! Combien il a de la prestance ! Combien il respire la séduction par tous les morceaux de sa peau ! Combien il l’emporte sur toi en vigueur ! Il est infatigable, jour et nuit ! Mets de côté ta hargne, Enkidu : ce Gilgamesh, Samash l’a pris en affection et Anu aussi. Enlil le chef des dieux lui a dilaté l’intelligence et Ea, l’ami d’Enlil, aussi fidèle qu’une épouse et le plus malin des dieux, lui a dilaté l’intelligence !
Enkidu
Allons ! Entraîne moi à la Sacrée Demeure, le temple d’Eanna, là où se trouve Gilgamesh ! S’il l’emporte sur les plus gaillards je me mesurerai avec lui et la lutte sera sévère ! Moi, je proclamerai en plein Uruk : le plus puissant c’est moi ! Une fois entré là bas, je changerai le cours des événements ! Moi, cette ébauche d’homme, née de la steppe, Enkidu, je serais le plus vigoureux des héros !
La Courtisane, caressant Enkidu
Viens, partons ! Allons le trouver en personne. Je te montrerai Gilgamesh, car je sais où il est. Viens ! Enkidu, viens à Uruk aux enclos. A Uruk les gaillards ont des ceintures faites avec de belles écharpes. A Uruk, chaque jour on fait la fête et les tambourins ne cessent de retentir ! A Uruk les filles que l’on paie pour avoir leur amour sont si belles et pleines de cris de l’amour que les hauts personnages les rejoignent en quittant leur lit nocturne. Elles sont les plus excellents fruits de la finesse d’Uruk, ses filles ! Viens voir les briques des remparts d’Uruk, n’est pas de la brique cuite ? Quelle perfection de l’art à Uruk ! Viens loin de la steppe dans la ville d’Uruk !
Gilgamesh en la Ville d’ Uruk se réveillant
Ma mère, voici le rêve que j’ai fait : au cours de la nuit, j’allais et venais entouré de mes hommes et en présence des étoiles célestes. Alors un météore est pesamment tombé du ciel près de moi, il avait l’apparence d’un prostitué mâle. J’ai voulu le soulever : il était trop lourd pour moi ! j’ai tenté de le déplacer ; je ne le pouvais remuer ! Devant lui se tenait la population d’Uruk, attroupée tout autour. Le peuple se pressait devant lui : les gaillards, comme à un bambin lui baisaient les pieds, moi je le cajolais, comme une épouse. Puis je l’ai déposé à tes pieds et toi tu l’as traité à égalité avec moi.
Ninsuna la bufflesse
Les Etoiles célestes : c’est ton escorte ! Ce météore trop lourd pour toi et que tu ne pouvais remuer, ce météore que tu as déposé à mes pieds : c’est un compagnon puissant qui va t’arriver. Il est secourable, solide et comme une épouse, il ne t’abandonnera jamais. Les gens le serreront dans leurs bras et tu me l’amèneras. Ton rêve est excellent et du meilleur augure !
Gilgamesh se rendors puis se réveillant à nouveau
J’ai fait un autre rêve ! Le nez en l’air, j’arpentais les rues d’Uruk les enclos, une hachette avait été posée là. C’était un objet d’attention générale. Tous se pressaient pour la voir. Elle avait un aspect singulier cette hachette, elle me plaisait, elle était recouverte des couleurs qu’arborent les prostitués mâles. Sur mes genoux je l’ai aimée, je l’ai cajolée, je l’ai étreinte comme une épouse et je l’ai mise à mes côtés. Et toi tu l’as traité à égalité avec moi.
Ninsuna la bufflesse
La hachette que tu as vue, ô homme et que tu as étreint comme une épouse et que j’ai traitée à égalité avec toi, c’est un compagnon puissant, secourable, solide comme un bloc !
Gilgamesh
Ah ! Qu’il m’arrive une chance aussi grande, un tel ami et confident, puisé-je l’obtenir !
Fin de la première tablette
Tablette II
La courtisane
Allons ! Lève-toi de ce sol qui sert de lit aux bergers !
Elle partage ses vêtements. Elle lui passe un de ses vêtements. Elle le prend par la main, elle le conduit comme un enfant, ou plutôt comme le dieu même un homme pour le présenter à un autre dieu.
Les gaillards dans leur hutte
Comme il ressemble à Gilgamesh ce gaillard ! par sa stature d’aussi haute taille, altier comme un sommet de rempart ! C’est sans doute Enkidu, le presque homme né dans le désert ? C’est lui dont les muscles sont aussi puissants qu’un bloc tombé du Ciel ?
La Courtisane
C’est Enkidu né de la steppe !
Stupéfaction.
Enkidu pleure, il a peur de manger du pain et de boire de la bière
Les gaillards
Depuis qu’il est né ce gaillard, il mange l’herbe printannière, c’est le lait des bêtes sauvages qu’il a coutume de téter !
Enkidu cligne des yeux et examine le pain
La Courtisane
Mange du pain, Enkidu, c’est ce qu’il faut pour vivre ! bois de la bière, c’est l’usage du pays !
Les gaillards
Pas si vite jusqu’à plus faim ! Pas si vite, sept chopes !
Enkidu
Mon âme est à l’aise et ravie, mes gaillards ! mon cœur bondit ! que je vous embrasse !
Les gaillards, la courtisane
Ton cœur bondit d’un tel enchantement que tout ton visage s’éclaire !
Enkidu
Oh oui ! Mon cœur bondit ! que je vous embrasse !
La Courtisane
Allons cuver, Enkidu, je vais te nettoyer avec de l’eau tout ton corps velu et y appliquer de l’onguent. Alors tu ressembleras à un homme !
Elle le nettoie et lui met un vêtement
On croirait un marié tout neuf !
Il empoigne une matraque pour faire la guerre aux lions
Les gaillards le regardant
Qu’ils sont tranquilles les pâtres ! et lui, il met en pièces les loups et il maîtrise les lions. Pendant que se reposent les chefs des bergers, lui Enkidu, il est le gardien, il est un homme vigilant.
Les pâtres
Doutons nous qu’Enkidu reste ici auprès de nous ? Que nous sommes tranquilles sous sa protection, il est le gardien, il est un homme vigilant et nous nous restons couchés les nuits entières.
La courtisane courroussée
Au lieu de rester sur place, il est temps que tu viennes à Uruk la ville aux enclos, la ville des carrefours.
Enkidu apprend les mœurs extravagantes de la ville
Oui, Lajoyeuse, je viendrai, je suis transporté de ma joie nouvelle, je découvre tout, j’ai tant de choses à apprendre avant que d’arriver à la Ville !
Arive un voyageur Enkidu, joyeux, le voit et le hèle
Ma joyeuse ! pourquoi est-il ici ? Je lui veux demander son nom !
La Courtisane au voyageur
Viens ici homme, soit le bienvenu !
Enkidu
Où vas-tu si vite gaillard ? Pourquoi ce voyage épuisant ?
Le voyageur
On m’a invité à une noce. Je me suis chargé de victuailles, de nourritures succulentes destinées à la noce. C’est la coutume des gens d’ici de présenter la future femme à son époux dans la maison de ses parents. Elle est isolée du monde et de tous les autres hommes par un grand filet dans la maison de ses parents. Là son époux doit la rejoindre loin du monde et des autres hommes dans la maison de ses parents. Mais pour le roi d’Uruk aux carrefours est ouvert le grand filet qui éloigne les autres hommes, il rejoint la jeune femme à la place de l’époux, avant lui. Pour Gilgamesh on ouvre le grand rideau avant l’époux légitime. La femme de l’autre, il la prend pour lui, tout le premier, il l’aime à la place de l’époux. Et le mari ensuite peut aimer sa femme. Tel est l’ordre porté par la décision divine et depuis sa naissance, ce privilège lui est reconnu, à, lui Gilgamesh !
Enkidu pâlit et furieux, la joie ayant quitté son visage
Je suis en colère contre cet homme Gilgamesh ! comment comprendrais-je jamais les mœurs odieuses de cette ville où l’amour n’est pas respecté ! Enkidu, tout naturel que je suis, je suis né dans le désert et je ne connais pas les coutumes subtiles de la ville. Je ne les aimes pas.
Enkidu marche le premier la courtisane derrire lui, les habitant d’Uruk se massent autour de lui. Il s’arrête dans une rue
Les badauds pâlabrant
De profil, c’est Gilgamesh ! Il est plus petit de taille mais il aussi fortement charpenté !
D’autres badauds
Oui, on voit que c’est un bel homme ! Ce gars là a bien brouté en son lieu de naissance l’herbe du printemps, il a bien tété le lait des bêtes sauvages !
D’autres badauds
Ajoutons une libation nouvelle afin de conjurer l’arrogance du nouvel arrivant ! qu’elle soit toute à son honneur cette libation !
D’autres
Baisons lui les pieds !
A Gilgamesh, bien qu’il est pareil à un dieu, il a été donné un double !
Enkidu se mesure à Gilgamesh
Préparatifs nocturnes d’une noce. Gilgamesh va rencontrer la future épouse, autour de sa taille une écharpe nuptile, cortège de Gilgamesh. Debout dans la grand-rue, Enkidu et se tient devant Gilgamesh et lui barre la route. Il bloque de ses pieds et de toutes ses forces la porte de la maison nuptiale, n’y laissant pas Gilgamesh entrer. Enkidu s’élançe contre Gilgamesh et, sur la grand place, il se trouvent l’un devant l’autre. Ils s’empoigent et comme des athlètes s’abattent contre le sol l’un mêlé à l’autre. La lutte est si forte qu’ils démolisent les jambages des maisons et les murs vacillent. Lorsque Gilgamesh ploye, met les pieds contre le sol, immobilisé, sa colère tombe et il détourne sa poitrine en signe de résignation.
Enkidu
C’est un être exceptionnel que ta mère a mis au monde, La Bufflesse des enclos ! Ninsuna ! Ta tête domine celle de tous les autres époux ! Enlil t’as assigné la royauté sur les peuples ! Mais pourquoi avoir voulu agir ainsi ? Ce n’est pas des femmes des autres que tu as besoin, ce n’est pas avec tes concitoyens que tu dois te mesurer, c’est un héros comme toi-même qui doit affronter ta force. Tu le regarderas et tu verras en face combien dans la force de l’âge, il est bien fait ! Combien il a de la prestance ! Combien il respire la séduction par tous les morceaux de sa peau ! Combien il t’égale en vigueur ! Il est infatigable, jour et nuit ! Mets de côté ta hargne, Gilgamesh : Cet Enkidu, né du désert, Enlil le chef des dieux lui a dilaté l’intelligence et Ea, l’ami d’Enlil, aussi fidèle qu’une épouse et le plus malin des dieux, lui a dilaté l’intelligence. C’est ainsi qu’il s’est plaint aigrement de ta conduite sans crainte de t’affronter. Regarde le bien en face et tu l’aimeras comme toi-même.
Gilgamesh ému
Oui, c’est un compagnon aussi fidèle qu’une épouse qui m’est venu, les rêves m’en furent présages, c’est un compagnon puissant qui a fait choir mes pieds contre le sol, c’est pourquoi ma colère est tombée et j’ai tourné ma poitrine en signe de résignation. Je pressens cet ami en toi Enkidu, mon égal enfin venu, héros à la vigueur totale ! La foule s’amasse autour de toi, mais moi je t’accueille car tu respires la séduction par tous les morceaux de ta peau et je te cajolerai. Ensemble nous ferons de grands actes.
Ils s’embrassent et font amitié. Gilgamesh prit Enkidu par la main et le conduisit comme un enfant devant sa mère.
Gilgamesh
Mère, c’est le plus fort du pays, le plus valeureux, ses muscles sont aussi larges qu’un bloc tombé du Ciel, il est altier comme le sommet d’un rempart, je l’aime. Il n’a pas son pareil, prend le bien en faveur, c’est un délice.
Ninsuna, compatissante
Enkidu s’est plaint aigrement de ta conduite ! Aupartant c’était un rival, il a fait choir tes pieds contre le sol, et toi tu as détourné ta poitrine en signe de résignation. Mais toi tu l’as aimé.
Gilgamesh
Oui, mère, debout à la porte de la maison nuptiale, il s’est plaint aigrement de ma conduite. Mais cet Enkidu n’a eu ni Père ni mère ; sa chevelure flottait librement sur ses épaules : mis au monde en la steppe, nul ne l’a élevé !
La mère de Gilgamesh adopte Enkidu
Enkidu pleure
Gilgamesh prend sa main
Enkidu
Ami …
Gilgamesh
C’est une amitié éternelle qui est née entre nous, il n’a pas son pareil, prend le en faveur, c’est un délice.
Ninsuna
Je vois bien qu’un lien puissant est né entre vous et que c’est un compagnon secourable qui ne t’abandonnera jamais comme une épouse à tes côtés. Et moi je le traiterais comme ton égal et je le prendrais en faveur.
Enkidu est dépressif et lassif dans la ville
Gilgamesh inclinant son visage sur Enkidu
Enkidu dans la ville tu as maintenant une mère, n’est-ce pas une source de joie ?
Enkidu se lamentant
Mais dans la steppe je n’avais ni père ni mère, nul ne m’avait élevé. Enkidu vivait nu et sa chevelure flottait librement sur ses épaules et maintenant il est comme les gaillards d’Uruk avec une écharpe ceinturant sa taille !
Gilgamesh attentionné
Mon ami, pourquoi donc tes yeux sont-ils gonflés de larmes, ton cœur envahi de chagrin et toi profondément abattu ?
Enkidu
Mon ami, mes lamentations ont raidi les tendons de mon cou, mes bras ont perdu toute force, ma vigueur est anéantie, je ne fais plus rien. Dans la steppe je maîtrisais les lions, dans la ville mes forces peuvent à peine répondre aux cris d’amour des filles d’Uruk. Pour moi rien ne serait plus terrible que si la mort venait me prendre dans la ville quand je dors dans mon lit.
Gilgamesh
J’ai entendu tes paroles et j’en suis profondément bouleversé !
Alors Gilgamesh regarde par dessus les remparts
J’entends là-bas dans la Ville les lamentations de Deuil, Enkidu, écoute…
Inanna la déesse elle-même
Je suis d’Uruk, je suis la jeune femme d’Uruk, doutez vous que je ne sois la fiancée d’un gaillard d’Uruk ? Moi, la jeune femme, puisque je ne porte pas de voile. C’est inondé dans les rues de Kullab. Moi, la jeune femme, je suis d’Uruk. Dans l’assemblée des seigneurs, mon époux, dans l’assemblée des seigneurs, Dumuzi est retenu avec Gilgamesh, le seigneur des Enfers, avec Ningizzida, des bords du Girsu, Dumuzi désormais est avec ses pairs là bas aux enfers. Moi je suis la jeune femme qui ne peut dormir à cause de Dumuzi, étendu comme un taureau sauvage !
Gilgamesh
Ce peut-il que l’on m’appelle seigneur des Enfers ?
Un malade
Gilgamesh, du mal m’est survenu, je suis agenouillé devant toi ! extirpe la maladie qui est en mon corps, pourchasse la puissance du Malin Total, écarte le mal qui est en mon corps, viens aujourd’hui près de moi et écoute mon dire, je t’ai magnifié, j’ai répandu de la farine pure, j’ai fait pour toi une libation d’eau, un sacrifice pur !
Gilgamesh à Enkidu
Mon ami, il ne faut pas rester sans vigueur. En la forêt là bas demeure Humbaba le féroce, nous allons l’abattre et le rayer de la terre cet être funeste, ce Malin Total, nous couperons les cèdres et nous en fairons des portes sacrées. Nous jugulerons la nature dangereuse pour la gloire d’Uruk la ville. Nous irons car si des enfants ont été mis au monde, ce n’est pas pour rester inactifs !
Enkidu inquiet et avisé
Ami, que nous allions trouver Humbaba c’est impossible ! Je l’ai appris au désert, quand j’y vagabondais avec ma harde. Le tour de la Forêt fait six cent kilomètres. Qui pourra y pénétrer ? Humbaba, quand il crie, c’est épouvantable, sa bouche c’est du feu, son haleine, c’est la mort ! Il entend tous les bruit de la forêt qui donc pourra y pénétre jusqu’au fond ? C’est pour terrifier les gens, pour sauvegarger les cedres qu’Enlil la mis en place. Qui entrerait dans la foret serait paralysé ? pourquoi te mettre en tête une telle entreprise ? C’est un combat inaffrontable que l’accès au repaire d’Huwawa.
Gilgamesh
Je me suis mis à penser au mont de l’immortel, là bas dans cette forêt, au mont d’Humbaba. Enkidu, je suish encore en pleine vigueur mais je n’ai pas atteint la renommée, je voudrais entrer dans la montagne, m’y faire un renom, au lieu où l’on a fait un monument, je voudrais me faire un monument, au lieu où l’onn n’en a pas fait, je voudrais faire un monument aux dieux.
Enkidu
Ami, si tu veux entrer dans la montagne, fait le savoir au dieu Utu, le dieu soleil, ce héros. Quant à la montagne où l’on coupe les cèdres, c’est le domaine du dieu Utu, fait le savoir à Utu.
Gilgamesh tient d’une main unchevreau blanc, de l’autre presse contre sa poitrine un chevreau brun, il tient en sa main le sceptre sacré, et salut le dieu.
Gilgamesh à Utu
O Dieu Utu, je voudrais entrer dans la forêt, sois mon soutien, je voudrais entrer dans le pays où l’on coupe des cèdres, je t’en prie, sois mon soutien
Utu de sa place au ciel
Toi, aussi important sois-tu, jeune sumérien, que deviendras-tu en ce pays ?
Gilgamesh en larmes
Ô dieu Utu, je veux te dire un mot, tends l’oreille à ma parole, je veux te dire mo coeir et toi tu as déjà réagi. Dans ma ville, meurent des gent, c’est une coup pour el cœur, des gens péressient, c’est une souffranc epour le cœur. Je me suis penché par-desus le rempart, j’ai vu des cadavres qui flottaient sur les eaux du fleuve. Pour moi, il en sera de même, il en sera ainsi. L’homme le plus grand ne peut atteindre le ciel, l’homme le plus larfe ne peut étreindre la terre. Je suis encore en pleine vigueur, mais n’ayant pas atteint la renommée, je vourdrais entrer dans la montagne, m’y faire un renom, au lieu où il y a un monument, je voudrais me faire un monument, au lieu où il n’y en a pas, je voiuderais daire un monument aux dieux
Utu
J’accepte tes larmes comme une offrande en homme compatissant, j’ai compassion de toi.
Gilgamesh à Enkidu
Mon ami nous ne devons pas rester inertes, si des enfants ont été mis aux mondes ce n’est pas pour rester inactif !
Fin de la deuxième tablette
Tablette III
Comment nous autres pourrions nous gagner la foret de cedres ? elle est sous la sureveillance du dieu Wer, le dieu orage,, puissant qui ne dort jamais. C’est wer qui a commis himbaba, c’est adad qui l’a commis. Et lui-même Humbaba l surveille, pour sauvegarder la forêt des cèdres c’est Enlil qui lui a assigné les sept terreurs
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire