lundi 12 mai 2008

Richard Deacon, sculpteur de la corporalité sans figuration

Chez ce maître de l'art moderne anglais, il y a évocation parfois mystique sans forme humaine, comme cette céramique blanche : un cordon torsadé ? des os tordus ? Un christ dont la tête penche à gauche, les pieds à droite ? Comme aussi ces grandes sculptures feuilletées d'un bois épais mais qui semblent de frêles écorces tombées d'un eucalyptus. Tout chez lui est torsion qui s'élève en translucidité. Des pulses de céramiques arrondies forment dans la multiplicité un corps, le vide lui même dans sa légèreté emplit ce corps : "si la sculpture que nous voyons en face de nous échoue à être un tout, alors il y a perte". Peu d'oeuvres dans la grande salle blanche de la fondation, mais c'est exprès pour qu'elles vous saisissent dans leur simplicité monumentale et ténue à la fois.

A côté, la fondation Maeght propose une présentation nouvelle de la collection permanente, salles merveilleuses : Miro, Chagall ... salle du vitrail, magique avec les stèles d'Ubac d'un noir mésopotamien et avant tout salle Giacometti, remise pour la première fois en la disposition originale du sculpteur : à pleurer d'émotion! Il ne resterait au monde que le portrait qu'il fit de Marguerite Maeght que l'humanité clamerait toujours son génie à façonner la vie avec le plus restreint brouillard de traits possibles.

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