samedi 31 mai 2008

Contes & dialogues de Cédric (IV) : la Dinopsychanalyse

Dédiés à Hidehiko Hinohara
arrangés et écrits par Cédric Costantino

Ou

Deux analyses, deux contes de dinosaures & un intermezzo

Ou

Analyses & Contes sauriens

& cela commence par :

Dinopsychanalyse I ou Cantate du prologue
D’après un texte d’analyse sur internet




Soprano & Ténor, guitare

Chez l’enfant tout petit,
La Passion pour ces gros animaux
Prend en charge une partie
Des questions qui par trop
Le taraudent autour de son entrée dans la vie.

La basse, tuba & trompette

Leur masse pesante
Qui les empêche de se bien mouvoir
Est un miroir
de l’impuissance motrice
Du nouveau-né.

Alto & trompette

Au bébé, leur gigantesque appétit
Résonne
Avec ce moment sensitif de la vie
Nourissonne
Où tout lien avec le monde
S’organisait autour du désir inné
De tout porter à sa bouche ronde`
Et de l’angoisse d’être dévoré.

Ténor & basse, successivement tuba puis trompette

Quant à la répartition en deux catégories
Herbivore
Carnivore
Elle est nettement un tri
Des tendances opposées
Que tout enfant ressent en lui :
Pacifique et social d’un côté,
Comme les grands ruminants
Qui vivaient regroupés ;
De l’autre côté, carnassier et prédateur
Comme le Tyrannosaure qui fait peur

L’alto & guitare

Pour les plus petits, ces monstres bizarres
Semblent être du bon standard
pour les représenter avant les commencements,
Dans leur existence fœtale au ventre de maman

Ténor & guitare

D’où cette surprise belle
De l’institutrice de maternelle
Qui avait tenté d’expliquer la grossesse

Avec la trompette & le tuba

Elle eut cette adresse de vérifier
Si les petits avaient bien compris,
En les invitant à réaliser
Des modelages
recréant l’image
qu’ils se faisaient
Du foetus.


Soprano, l’alto, le ténor et la basse

Plusieurs gugus modelèrent
de petites créatures
repliées sur elles-mêmes.
Sans savoir, Ils recomposèrent l’emblème
De ce que l’on peut en voir
sur les radios d’échographies ;

Tutti

Mais sur leur dos par fantaisie admirable
certains ajoutèrent encore
des piquants tout semblables
à ceux dont on affuble
si souvent nos dinosaures



Petit Parasaurolofo & Dame Tyrannosaura
conte original



Narrateur qui est le ténor – Il était un petit parasaurolophus nommé Parasaurolofo – d’accord, ils avaient tous le même prénom de « Parasaurolofo », les parasolophus, parce que leurs mamans n’avaient pas beaucoup d’imagination et se contentaient de couver leurs œufs tranquillement. N’empêche, on l’appelait Solofo parce que c’est plus court le diminutif. Donc le petit Solofo ne pensait à rien du tout, broutait tranquillement son herbette car il y avait de l’herbette à l’époque, c’est scientifiquement prouvé ! on a retrouvé des cacas de dinosaures fossilisés (ça veut dire transformés en pierre avec les millions d’années) et en étudiant leur contenu on a trouvé des graines d’herbes ! Bon puisque c’est moi qui joue le rôle de Parasaurolofo - vous voyez : j’ai sa tronche comme déguisement - je vais brouter bêtement mon herbette, tout heureux, je dirais même tout peureux.

« Mum c’est bon Miam Miam. Au secours qu’est-ce que c’est que ce pas que j’entends ? c’est le pas du tyrannosaure, là méchante bête carnivore aux grandes dents, elle va me manger ! où dois je m’enfuir, je cours ! »

Parasoraulofo prenait la fuite tandis qu’une très grosse tyrannosaure femelle le poursuivait, beuh l’horrible et répugnante bête ! Notre gros herbivore courait vite, son instinct grégaire – grégaire veut dire que ces bêtes herbivores vivaient en troupeaux – lui fit utiliser aussitôt la trompette qui était sur sa tête pour appeler ses camarades. En effet le Parasaurolophus a un nez de canard qui possède une grande cavité qui se prolonge derrière le crâne comme un tuyau de trompette, un tuyau bouché au bout.

Là j’essaie de toucher l’extrémité de mon crâne avec mes pauvres petit bras de dinosaure pour vous montrer : le son est très puissant et grave. Je gonfle mes joues et j’émets mon cris de l’olifant. Pouët !

Aussitôt ses petits camarades accourent et à force de taper dans le ventre de Tyrannosaura, ils la font tomber par terre. Les bras du parasoraulophus sont déjà petits, mais ceux du tyrannosaure sont encore plus petit, tout petit petit ! c’est difficile pour un tyrannosaure de se relever avec des bras aussi ridicules. Alors tyrannosaura, désespérée au milieu des parasaurolophi triomphants, prit ainsi la parole :

« Ohimé ! je ne te poursuivais pas pour te dévorer mais pour t’embrasser, Solofo chéri ! je ne suis pas Tyrannosaura, mais ta tendre Parasaurolopha qui jadis fut mordue au bord de l’eau par un trilobyte magique survivant de l’époque dévonienne. Ce méchant mollusque gluant m’enferma avec son sortilège dans cette cruelle enveloppe de carnivore à dents tranchantes. Mais je t’aime, même aussi monstrueuse ! »

Là tous les souvenirs reviennent à la mémoire très courte de Parasaurolofo, le bord de mer, le bain aquatique et le trilobyte mordant sa chérie, et sa chérie qui disparaissait emportée par le courant de la mer. Avec ces souvenirs tout son bonheur d’herbivore-qui-broute s’envola et une douleur s’installa dans son coeur : Il entonna alors le lamento du Parasaurolofo – attention ne vous attendez pas à un lamento intelligent, les parasoraulophes ne sont pas philosophes :

« Je t’avais oubliée,
je broutais sans penser,
mais au fond de mon cœur
demeurait une peur,

tu me manquais quand je broutais

(écho) elle lui manquait quand il broutait

je vois tes yeux de tyrannosaure
mais ils sont doux comme ceux d’une herbivore
oui c’est toi je le vois, je le crois !

tu me manquais quand je broutais

(écho) il broutait

pleurez montagnes, pleurez calamites
vagissaient brachiosaures
parce que ma bien aimée est une tyrannosaure

tu me manquais quand je broutais

(écho) il chromchoutait

entends-tu ma trompette pleurer
car je ne peux plus faire avec toi des bébés
vu que tu es devenue une tyrannosaure !
Comment t’embrasser
avec tous ces tranchants
dans ta bouche carnivore ?

Où tu étais quand je broutais ?

(écho) Où était elle quand il chromchoutait ?

Je t’aime très fort,
Tout mes sentiments revienne du fond de moi
Je veux t’épouser même laide comme t’es !

Je t’ai retrouvé, on peut ensemble brouter !

(écho) avec un râtelier dans sa bouche elle va quand même brouter !

Pendant qu’il faisait sa complainte, son sentiment fut si fort qu’inconsciemment son nez chantait lui aussi une complainte magique d’amour, et comme un parasoraulofo ne peut pas penser très longtemps, son nez continua à chanter tout seul un chant d’amour magique : écoutez le … ce chant que fait le nez, c’est du cœur qu’il vient tant le cœur peut exprimer ce que les mots n’expriment plus… et pendant ce chant qu’advint-il ? Non il ne se fit pas dévoré par la tyrannosaure qui aurait profité de l’amour aveugle, non ! il fut récompensé de tant de constance ! c’est qu’un miracle se produisit… petit à petit, Tyranosaura retrouvait des bras graciles… un museau camus … des pieds à petits coussinets … un ventre bien dodu … une jolie crête sur le dos …. Et une belle trompette sur la tête… et une élégante queue courbée : de tyranosaura elle devient parasaurolofa.

Alors tous les parasoraulofi de s’écrier :

« oh ! »

Parasoraulofo, fou de joie, pendant que sa trompette s’emportait en doubles croches, embrassa moult fois sa beauté de princesse, puis on célébra les noces en dansant la pavane et tous chantaient sur le rythme de la danse :

« vivre végétarien
c’est très très bien ! »

« mais être de tant en tant carnivore, ça ne fait pas de tort ? » s’exclama parasoraulofa - car il lui restait une petite trace de tyranosaure en elle, un peu comme les traces d’arachide et de fruits secs dans le cacao qui est fait dans les mêmes cuves que les cochonneries chocolatées ! c’est ce qui est écrit sur l’étiquette derrière : « peut contenir des traces d’archide… »


« bouh ! viens brouter avec nous » s’exclamèrent les parasoraulofilles devant ce retour de carnivorie !

« viens brouter avec moi,
Solofa ma chérie,
Je te promets une vie
De ruminante distinguée ! » lui dit son époux en lui baisant la main

« vivre végétarien
c’est très très bien !

La morale de l’histoire c’est que les humains sont omnivores et qu’il est bon de manger la carottes comme le lapin, nous sommes des tyranosaures et des parasoraulophes tout ensemble : bois ta soupe, mange tes légumes et ton petit pot de bœuf carotte !

Et tous les parasoraulophi dansaient la pavane pour fêter ce mariage. Ainsi ils eurent beaucoup de petits parasoraulophi qui en eurent beaucoup eux aussi jusqu’à la fin du crétacé

« vivre végétarien
c’est très très bien ! »





FIN





COMMENT DARK TRILOBITE EST DEVENU MECHANT
Intermezzo





Narrateur qui est le haute-contre accompagné de la guitare – Dans un pays aquatique drastique, dans un temps si reculé qu’il n’y avait pas d’animaux sur la terre ferme, ni de plantes, même pas encore les insectes, scorpions et araignées qui sont sortis de l’eau bien avant nous, laissant leurs cousins crevettes et crabes aux océans :

Artropodes vous peuplâtes les eaux
Avec vos pinces et vos carapaces…

Il était un petit trilobyte visqueux et mou qui se tapissait au fond de l’océan, il était gentil, il avait plein d’amis

Mais un météore géant détruisit son environnement, adieu algues et poisons béants, tout devint lumineux et incandescent

Trilobyte fut irradié et devint méchant, il voulait écraser tous ses amis avec un de ses trois lobes, mais comme il était mou, il n’y arrivait jamais, cela le rendait

Irrascible
Frustré
Aigris
Jaloux
Hideux

On l’appela : dark trilobite !

Il se promis de faire du tort à tous les alguivores et de devenir carnassier : méchant trilobite – sa haine fut si féroce qu’il ne connu plus de repos et que même après sa mort il devint dans la mer

Le vaisseau fantôme

Garre au retour du trilobyte !


A SUIVRE…



BRONTO L’APATOSAURE & l’ABEILLE
Conte lui aussi tiré d'internet




Narrateur qui est la basse accompagnée d’un tuba – Il était un bon gros gros Apatosaure qui s’appelait Bronto. Oui lui, il s’appelait Bronto et pas Apato, mais c’est pas parce que les mamans apatosaures avaient plus d’imagination que les mamans parasoraulophae dont vous a parlé mon collègue ténor, c’est parce que les savants ont changé il y a peu le nom de la bête, et les brontosaures s’appellent aujourd’hui apatosaures : Dieu sait ce qui leur a passé par la tête, certainement c’est une dispute de chercheurs de fossile ! « Je l’ai trouvé le premier et je le nomme lézard tonnerre : brontosaure ! » « non c’est moi et je le nomme lézard calme : apatosaure ! et puis on va devant les juges qui ont décidé du nom de la bête. Mais comme quand j’étais petit, mon livre parlait de brontosaure et qu’il avait sur l’illustration des yeux si doux et si tendre sur sa petite tête ronde au bout de son long cou et de telles papattes boudinées et un ventre si rond que je lui ai dessiné pleins de cœur autour, il restera toujours pour moi mon petit Bronto.

Mon petit Bronto
Tout doux tout rond
Tout tonneau,
Avec tes yeux nounouilles
je t’aime très fort
Quand je fais dodo.

Bon c’est moi qui fais le Bronto. Un jour il mangea beaucoup et beaucoup de gros champignons. Certainement ils devaient être ensorcellés ces champignons, il avait l’estomac sur le ventre Bronto – pourtant l’estomac d’un brontosaure c’est une vraie bétoneuse avec des cailloux qui tournent à l’intérieur pour broyer les pommes de pin, on appelle ça des pierres gastriques, on en a retrouvé plein, toutes polies. Bref d’avoir une indigestion, ça lui donnait sommeil, en plus il pleuvait très fort. Il chercha lentement (lentement parce qu’il est très lourd l’apatosaure pour se déplacer), il chercha lourdement un abris pour dormir. Il vit une grotte, « viens au chaud chez moi » semblait lui dire la grotte avec sa grosse bouche. Il entra mais comme il faisait 10 mètres de haut il touchait le plafond, il se blottit tout rond et ça lui donna envie de dormir encore plus. Et la grotte en profita pour fermer sa bouche et le dorloter bien au chaud. Ecoutez le sommeil du dinosaure comme il est tranquille et heureux.

(le tuba joue le sommeil de l’apatosaure)

Il y eut tant de pluie puis tant de soleil sur la roche de la caverne qu’un jour elle s’est dissoute ou bien peut-être elle décida d’ouvrir sa bouche. Toujours est-il qu’un beau matin d’été, l’abeille et le lézard le trouvèrent là endormi. « Qu’il est gros ! » dit le lézard, « il a un air de famille avec toi, lui dit l’abeille, j’ai connu des bestiaux comme lui dans un passé très lointain ! Il a l’air très gentil, il dort comme un bébé ! tiens regarde il bouge, il va se réveiller ».



En effet, il faisait si chaud que Bronto ne tarda pas à sortir de son sommeil. Aussitôt le lézard se cache et l’abeille s’envole. Mais c’est qu’il avait dormi plus de quatre vingt millions d’années. Quelle surprise ! Tout a changé. Le pauvre dinosaure ne reconnaît plus sa campagne ! Il ne voit pas les autres dinosaures comme lui. Les magnolas géants ont disparu, les champs de calamites ont fait place à des prairies. Le monde a beaucoup changé durant le sommeil de Bronto. Mais où est-il en ce moment ? Les arbres sont ridiculement petits, il y a des fleurs partout qui sont minuscules, on se croirait dans une maison de poupée. A j’oubliais, je dois faire le dino. Je prends mes yeux les plus doux, voilà qu’il sanglote :

(chaconne)

« Oh là là, je suis tout seul,
je suis malheureux
j’ai au cœur un gros bobo
c’est trop injuste
(le tuba en écho)

Oh là là, où est passé diplodo
Brachio et Trice ?
Et mes fleurs grosses à croquer,
Et mes calamites à sucer
Et mon herbette à brouter
C’est trop injuste
(le tuba en écho)

Soudain, Bronto, ce rend compte que l’abeille minuscule l’écoutait se plaindre en cachette :

« Enfin quelqu’un que je connais ! c’est petit être la sœur de ma copine d'avant mon dodo, Apis gigante, mais en tout rétréci ?

Alors, comme il est très poli, il lui fait un grand sourire et se présente :

Bonjour, moi je suis Bronto et toi ?

La petite bestiole n’a pas peur car elle se rappelle de lui, elle le met à l’aise :

« Moi je suis Bzz Bzz ! Si je m’attendais, drôle de rencontre ! Après tant d’années te voilà toi ? Qu’est ce que tu fais là ? Visiblement t’es pommé ! »

« tu veux jouer avec moi ?

« non je vais au boulot »

« tu fais quoi comme boulot ? »

« Je vais au jardin de fleur pour récolter du pollen avec mes amies abeilles. Nous pourrons ensuite faire du bon miel ensemble »

Le brontosaure se met alors à pleurer.

« Ouin Ouin Ouin »

Aussitôt s’envolent les oiseaux, fuient les gazelles, galopent les lapins.



« Quel raffut ! cela ne te plaît pas que l'on fasse du bon miel moi et mes amies ? » s'étonna l'abeille un peu piquée dans son honneur.




« Moi aussi je veux être avec mes amis ! » répondit-il dans son sanglot, tout simplement désemparé

« Mais regarde un peu dans le jardin, tu peux te faire beaucoup d’amis ! »

Bronto cherchait du regard ses nouveaux amis, le voilà qui se déplace en tout sens, faisaint peur à la taupe, aux fourmis, aux vers de terre, tout le monde tremblait ! à chaque pas il écrasait vingt fleurs, ça faisait grincer les dents de l’abeille dont les étamines florales sont les outils de travail. Enfin Bronto baissa son cou, il demanda suppliant a la souris :

« tu veux être mon amie ? »

« Ah non ! c’est inadmissible ! je préfère les éléphants, c’est plus petit et ça barrit moins fort ! »

Et elle s’enfuie en se bouchant les oreilles, et avec elle tous les autres animaux :

« il est trop grand, il est trop lourd, il va nous écraser, au secours ! »

Bronto avait de quoi être très malheureux, personne ne voulait de lui. L’abeille qui était bonne réfléchissait et elle cherchait dans sa mémoire, car il lui semblait bien qu’elle était là pour l’aider, mais les directives qu’on lui avait donné était très vieilles, quatre vingt millions d’années ! et encore c’était à son arrière arrière arrière arrière arrière et mille fois re-arrière grand mère qu’on avait tout expliqué, à cette époque-là la mamie était très grande elle aussi comme Bronto car tout était immense !

« Ah je vais t’aider ! j’ai peut-être une solution pour toi, si je te rétrécis tu pourras être accepté par tes nouveaux camarades, il suffit que je te fasse une piqûre »

« Ouille ouille ouille, mais ça fait bobo les piqûres ! »

« non tu ne sentiras rien car c’est une piqûre magique, c’est pour ton bien, je suis infirmière : elle est pleine de médicaments et de bon miel.



(air de l'abeille)



Car si mon espèce qui vivait sur terre bien avant toi et avant les mammifères a survécu sur terre, c’est qu’elle est maligne ! elle est tellement maligne qu’on nous appelle les savantes de la terre, on nous respecte et on écrit des poèmes sur nos ruches. Quand la grotte décida de te garder dans son ventre, elle avait préparé son coup et m’avait chargé de m’occuper de toi à ton réveil. J’avoue qu’il m’a fallu beaucoup de temps avant de me rappeler ma mission tellement ça fait longtemps. T’as dormi longtemps : Quatre vingt million d’années ! Aussitôt que tu seras piqué, tu verras ce qui va se passer »

Et l’abeille piqua le Bronto qui fermait les yeux de peur d’avoir bobo et alors ...

il dégonfle, il dégonfle comme une baudruche, écoutez le bruit du ballon qui se dégonfle :

Psssssss

C’’est le dégonflement du Brontosaure

Psssssssss

Bronto rapetisse, il devient minuscule, rikiki, tout petit.

Alors tous les lézards viennent et jouent à saute-mouton avec lui !

« Oh ils me ressemblent mais en tout plat ! » dit Bronto à l'abeille avec une petite voix

« Oh il nous ressemble mais en tout rond » disent les lézards

Et tous se mettent à chanter sur le rythme de la gaillarde :

« Bronto est gentil Bronto est tout doux, Bronto n’est plus grand, il est devenu comme nous ».

et ils avaient trouvé plein de jeux : une fois le lézard fait tourner Bronto sur ces pattes comme un ballon (c’est le rythme du rigaudon), un autre fois on utilise le ventron charnu de Bronto comme trampoline et on bondit dessus (c’est le rythme de la gavotte), une autre fois on utilise son dos comme un toboggan (c’est le rythme du passepied), ou encore on utilise son échine solide pour jouer à saute-mouton (c’est le rythme de la sicilienne). Bronto est si précieux comme camarade de jeu que les lézards ne le prêtent à personne, c’est pour cela qu’il est difficile d’attraper un lézard (la fuite du lézard c’est le rythme de la gigue fuguée), ils ont peur qu’on leur demande où ils ont caché leur Bronto et, il faut l’avouer, ils ont hâte de le retrouver pour jouer au ballon (rigaudon), au trempolin (gavotte), au toboggan (passe pied), à saute-mouton (sicilienne).

Mon petit Bronto
Tout doux tout rond
Tout tonneau,
Avec tes yeux nounouilles
je t’aime très fort
Quand je fais dodo.




FIN




Dinopsychanalyse II
Ou
DRAMMA IN MUSICA






Le stégosaure

Docteur je suis venu vous voir car je souffre de toute mon âme, au point que j’en ai des mots de cerveau, et comme j’ai deux cerveaux, un petit en haut dans le crâne et un gros dans mes reins, j’en ai des maux de reins.

Le Docteur

Hum c’est fâcheux, ce n’est pas bon pour la carnation.
Voyons donc ce qu’on peut faire pour vous :
Parlez-moi de votre enfance…

Le stégosaure

A l’école on se moquait de moi, et c’est pas finit on se moque toujours de moi ! mes piquants sont trop mous sur mon dos on m’appelle :

Femmelette,
Mou de l’écaille
Parasorolofille

C’est affreux je me cachais dans un coin et je ne voulais déranger personne.

Le Docteur

Poursuivez…

Le stégosaure

Ma maman me rejetait et me traitait de vilain petit anatosaure, mes frères mordaient mes écailles pour les brouter comme de l’herbe, je pris l’habitude de vivre seul dans le marais et me faire des amis des coccinelles et des libellules parce que je me sentais pas protégé.

Le Docteur

Vous avez des peurs…

Le stégosaure

J’ai toujours peur d’être mangé…

Le Docteur

Rappelez moi votre nom…

Le Stégosaure

Stégo-Zoro !

Le Docteur

Ah ! Comme le steck frite ?

Le stégosaure

Comme un « bon » steck frite, j’ai l’impression que les gens ne me voient pas autrement !

Le Docteur

Hum hum.

Le stégosaure naïf

Des fois j’ai l’impression que je suis appétissant…

Le Docteur

Racontez moi vos rêves…

Le stégosaure

Je rêvais que les arbres étaient de grandes dents de vélociraptor et des ongles cruels, et je n’arrivais pas à me frayer un chemin au milieu.
`
Le Docteur

Et pourtant vous deviez être assez dodu dans ce rêve…

Le stégosaure

Ben oui, dodu mais comment se protéger avec des piquants pas assez vigoureux ?

Le Docteur

Mais dodu un peu ou beaucoup dodu ?

Le stégosaure

Très dodu.

Le Docteur

Huum huum !
Et les arbres à quoi pourriez-vous les comparer ?

Le stégosaure

A des dents pointues... comme les vôtres !

Le Docteur

Les dents vous fascinent, n’est-ce pas ?

Le stégosaure

J’aimerais avoir des écailles dures comme les dents !

Le Docteur

Précisez…

Le stégosaure admiratif

Comme « vos » dents !

Le Docteur

Bon approchez, je vais vous dire plus prêt comment il faut vous guérir…

(le Docteur l’avale tout cru puis s’adresse au public)

Je suis désolé ! Bon sang de Vélociraptor ne saurait mentir ! avec un nom pareil de Stégosaure ça me… ça me titillez les papilles, çà me faisait penser à un bon steck tout le temps ! ma foi, il n’était pas mauvais !

Le Chœur des infirmières

Horrible docteur,
Ventre de baleine,
Qu’as-tu fait de Stégosaure ?

Le Docteur

Je digère.

Le Chœur

Stégosaure !
N’auras-tu pas le courage de te défendre ?

Le stégosaure dans le ventre du docteur

Je suis tout mou !

Le Chœur

Sus ! durcis tes écailles, tu y arriveras !
Ouvre ce ventre avec tes écailles
Et renaît à la vie !

Stégosaure

O hisse, O hisse !

Le docteur

Ouille ouille !
Ouille ouille !

Stégosaure

Victoire !
J’ai de belles écailles bien dures maintenant,
Je suis devenu grand !

Le docteur

Il va falloir
encore que je me recouse !
ça m’apprendra à manger des bêtes piquantes…

Tout le Monde

Petit Stégosaure est devenu grand

(Chœur final)

Leur gigantesque appétit
Résonne
Avec ce moment sensitif de la vie
Nourissonne
Où tout lien avec le monde
S’organisait autour du désir inné
De tout porter à la bouche ronde`
Et de l’angoisse d’être dévoré.




FIN DE TOUT LE DIVERTISSEMENT



1 commentaire:

Anonyme a dit…

Pas mal non plus, quoique plus inégal. J'ai aimé surtout DRAMMA IN MUSICA !