DEUXIEME PARTIE DE LA BIOGRAPHIE DE SYLSANO BUSSOTTI
Fermée la première période de voyages, je reste en Italie avec le musicologue qui m’avait fait connaître Adorno, Heinz-Klaus Metzger. J’accélère un peu en arrivant à cette chance d’avoir pu devenir metteur en scène et scénographe à une époque où mon attitude était éminemment soupçonneuse : on n'en était même pas à accuser Stravinsky de modernisme mais encore le dernier Debussy dont on boycottait les « Jeux » ; on détestait le « Pierrot lunaire » et on jouait plus volontiers « la Nuit transfigurée ». Je venais de renouer avec ces amis d’enfance devenus un célèbre quatuor. Ils me commandent une œuvre pour quatuor et orchestre, ce fut « Quartetto Gramsci ». Ceci a fini par me mettre en contact avec le Mai Florentin, puis la Fenice, la Scala à Milan et l’Odéon à Paris. Dans tous ces théâtres : mises en scènes, accompagnées par des expositions de ma peinture. Un exemple parmi beaucoup , une petite galerie près du théâtre de l’Odéon : on y exposa des photos de Jacques Cloarec entièrement consacrées à mes costumes. Lors du vernissage, dans cet espace de quatre mètres de largeur, Rocco, au milieu de la foule, y danse, se faufilant, une œuvre spécifiquement écrite pour ces occasions, œuvre de mime – les grands bonds étant exclus. Ainsi arrive dans notre conversation le nom de Rocco , le danseur que j’avais connu au Mai Florentin, et qui fut Aladin dans mon ballet « Raramente ». Voilà donc Rocco que je persuadais de quitter le théâtre et de me suivre dans mes déplacements dans le monde. A ce moment, on créa le « duo expérimental », qui devenait parfois trio. Pour cette formation on réalisait « Per tre sul piano », dans, sur, avec le piano comme objet scénique , tantôt à l’intérieur des cordes, tantôt avec le clavier et Rocco s’appuyant comme si l’instrument était une barre d’école de ballet. Là aussi, on élaborait pas mal de créations jusqu’au moment où - comme j’avais déjà inventé tant de mises en scènes pour Puccini, Monteverdi, Mozart, Malipiero et d’autres auteurs - j’ai finalement commencé à diriger des festivals d’opéra, principalement le Festival pucciniano di Torre del Lago. J’y fis sept saisons et montai presque tout Puccini. « Turandot » fut la mise en scène principale dans cette série. Je montai mes propres opéras, dont « Lorenzaccio », « Phèdre », « le rarità, Potente » et les ballets « Bergkristall », « le bal Mirò », « aussi Satie », « ce Faune » et d’autres. Je commençai l’élaboration de quatre volumes d’œuvres pour grand orchestre, « Il catalogo è questo ». L’œuvre vient d’être produit avec l’orchestre Philharmonique du Luxembourg, dirigé par Arturo Tamayo.
De mes dessins et de mon œuvre peinte, il existe un catalogue Electa. Un livre particulièrement important, parce qu’il a répandu un visage bussottien d’un ordre du travail très inhabituel. Enfin je referme cette biographie essentielle par mon activité littéraire dont je cite seulement « I miei teatri » édité à Palermo, ou tout récemment « Disordine alfabetico » édité à Milan par Spirali. Pour mon activité la plus récente : deux opéras. L’un est « Pater Doloroso », l’autre est « Izumi Schikibu ».
J’en ai beaucoup dit, cependant je dois un hommage à Martine Joste pour conclure : au cours des dernières années, j’ai intensifié l’activité d’interprétation au piano, ce qui m’a amené à écrire plusieurs œuvres. Bien sûr tout cela a commencé bien longtemps avant , surtout avec « pour clavier » de 1972 et mon travail autour de « Solo », œuvre pianistique qui compénétrait la « Passion selon Sade ». Je joue souvent moi-même la Sonatina Gioacchina qui a été écrite pour Martine Joste. Enfin les « 111 tocchi a Stefano », qui est la base harmonique du « Pater Doloroso » dont la monumentalité y est toute comprise et germée.
Fermée la première période de voyages, je reste en Italie avec le musicologue qui m’avait fait connaître Adorno, Heinz-Klaus Metzger. J’accélère un peu en arrivant à cette chance d’avoir pu devenir metteur en scène et scénographe à une époque où mon attitude était éminemment soupçonneuse : on n'en était même pas à accuser Stravinsky de modernisme mais encore le dernier Debussy dont on boycottait les « Jeux » ; on détestait le « Pierrot lunaire » et on jouait plus volontiers « la Nuit transfigurée ». Je venais de renouer avec ces amis d’enfance devenus un célèbre quatuor. Ils me commandent une œuvre pour quatuor et orchestre, ce fut « Quartetto Gramsci ». Ceci a fini par me mettre en contact avec le Mai Florentin, puis la Fenice, la Scala à Milan et l’Odéon à Paris. Dans tous ces théâtres : mises en scènes, accompagnées par des expositions de ma peinture. Un exemple parmi beaucoup , une petite galerie près du théâtre de l’Odéon : on y exposa des photos de Jacques Cloarec entièrement consacrées à mes costumes. Lors du vernissage, dans cet espace de quatre mètres de largeur, Rocco, au milieu de la foule, y danse, se faufilant, une œuvre spécifiquement écrite pour ces occasions, œuvre de mime – les grands bonds étant exclus. Ainsi arrive dans notre conversation le nom de Rocco , le danseur que j’avais connu au Mai Florentin, et qui fut Aladin dans mon ballet « Raramente ». Voilà donc Rocco que je persuadais de quitter le théâtre et de me suivre dans mes déplacements dans le monde. A ce moment, on créa le « duo expérimental », qui devenait parfois trio. Pour cette formation on réalisait « Per tre sul piano », dans, sur, avec le piano comme objet scénique , tantôt à l’intérieur des cordes, tantôt avec le clavier et Rocco s’appuyant comme si l’instrument était une barre d’école de ballet. Là aussi, on élaborait pas mal de créations jusqu’au moment où - comme j’avais déjà inventé tant de mises en scènes pour Puccini, Monteverdi, Mozart, Malipiero et d’autres auteurs - j’ai finalement commencé à diriger des festivals d’opéra, principalement le Festival pucciniano di Torre del Lago. J’y fis sept saisons et montai presque tout Puccini. « Turandot » fut la mise en scène principale dans cette série. Je montai mes propres opéras, dont « Lorenzaccio », « Phèdre », « le rarità, Potente » et les ballets « Bergkristall », « le bal Mirò », « aussi Satie », « ce Faune » et d’autres. Je commençai l’élaboration de quatre volumes d’œuvres pour grand orchestre, « Il catalogo è questo ». L’œuvre vient d’être produit avec l’orchestre Philharmonique du Luxembourg, dirigé par Arturo Tamayo.
De mes dessins et de mon œuvre peinte, il existe un catalogue Electa. Un livre particulièrement important, parce qu’il a répandu un visage bussottien d’un ordre du travail très inhabituel. Enfin je referme cette biographie essentielle par mon activité littéraire dont je cite seulement « I miei teatri » édité à Palermo, ou tout récemment « Disordine alfabetico » édité à Milan par Spirali. Pour mon activité la plus récente : deux opéras. L’un est « Pater Doloroso », l’autre est « Izumi Schikibu ».
J’en ai beaucoup dit, cependant je dois un hommage à Martine Joste pour conclure : au cours des dernières années, j’ai intensifié l’activité d’interprétation au piano, ce qui m’a amené à écrire plusieurs œuvres. Bien sûr tout cela a commencé bien longtemps avant , surtout avec « pour clavier » de 1972 et mon travail autour de « Solo », œuvre pianistique qui compénétrait la « Passion selon Sade ». Je joue souvent moi-même la Sonatina Gioacchina qui a été écrite pour Martine Joste. Enfin les « 111 tocchi a Stefano », qui est la base harmonique du « Pater Doloroso » dont la monumentalité y est toute comprise et germée.
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