En 1908, Renoir vieillissant se sédentarise dans la maison des Collettes à Cagnes-sur-mer qu’il vient de faire construire, un mas provençal dans un superbe jardin d’oliviers pentu s’ouvrant comme un amphithéâtre sur l’horizon maritime. Il y vivra des années de rhumatisme et de convalescence jusqu’à sa mort en 1919 en compagnie de son épouse et ses trois enfants. Quand on entre dans cette maison on a l’impression de voler l’intimité de jadis, la bourgeoisie des pièces marque le signe d’une fin de vie mais aussi la chaleur familiale. L’atelier, vrai mausolée avec le fauteuil roulant et les vêtements des tableaux célèbres, émeut et attriste tout à la fois. L’exposition temporaire permet de voir dans toutes les pièces des toiles du maître où les arbres ont des peaux de pêches comme les jeunes filles qui semblent vivantes, palpables en tous leurs volumes. Mais Renoir nous apparaît choyé des autres : multitude de portraits sculptés ou peints par une foule d’artistes admirateurs de son visage si anguleux, superbe présentation temporaire des œuvres de Albert André, un ami intégré dans la famille, qui apportait toujours du soleil dans la maison et même un bilboquet pour rééduquer le bras du peintre. C’est ici que Renoir voulait se mettre à la sculpture malgré ses doigts paralysés, Richard Guino fut sa main, singularité dans l’histoire de l’art : sous les ciseaux du disciple, Pâris sort du tableau, Dédé au chapeau respire de la même maternelle tendresse... Enfin dans la chambre des deux fils sont exposées quelques œuvres très colorées de Ryuzaburo Umehara, le fidèle et attentionné disciple japonais.
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