On aura peut être jamais vu le musée biblique Chagall de Nice empli d'une telle affluence ; tout simplement un immense succès. l'exposition est même historique car personne jusqu'ici n'a eu cette idée. Or ce thème de la fenêtre est une clé fondamentale. Chagall a toujours peint de sa fenêtre ce qu'il voyait, jamais il n'est allé se balader, il a toujours architecturé son oeil au dessus, au dessus de Vitebsk, de Paris, de Peïra Cava. Le tableau est déjà pour lui une fenêtre. Dès 1908 la fenêtre l'obsède, elle n'est pas là pour simplement éclairer, mais pour parler de poésie : toute petite et violette elle est le monde biblique du violonniste assis. Déjà en 1911, une vache passe sa tête par la fenêtre par amitié. « La naissance » est un cocon dont la fenêtre haut perchée atteint au sublime. « Lisa à la fenêtre » est baignée d'une lumière évanescente que le peintre a puisé dans les mailles même de sa toile épaisse qui sont le chemisier blanc, les briques, le soir ! La « chambre jaune » est toute happée par la porte ouverte sur un au delà. La vue de la fenêtre a Zoalchie, avec son ciel impressionniste, sa chaleur de la maison, ce regard serein du couple sur le linceul-rideau est simplement génial. « Bella et Ida » qui place l'enfant à l'entrée du chemin en point de fuite d'un paysage continental sous la lumière blanche ouvre toute une promesse de vie. Et en 1930 ces époux minuscules comme des papillons qui s'envolent par la fenêtre dans l'air rose de l'arrière pays, et en 1971 les vitraux du musée, et en 1981 la plénitude déliée de l'atelier en vert envahie d'une végétation intérieure miroir de la végétation extérieure : émotion !
jeudi 24 juillet 2008
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