Le son d'une horloge à flûtes
La deuxième soirée du festival de Pietre Sonore est aussi consacrée au "concerto" mais, originalement, à quatre flûtes dans la sonorité des horloges musicales pour lesquelles composérent Mozart et Beethoven. Transcrire le répertoire de violon pour la flûte et une habitude venue de l'Angleterre du XVIIème, où se conjugua l'amour irréfréné pour Corelli et la passion britanique pour cet instrument. Le professeur Torelli qui présenta le concert nous expliqua aussi que cet instrument eu sa forme parfaite et actuelle dès le moyen age et que par sa facilité de transport et d'acquisition, il fut souvent le meilleur ambassadeur des nouveautés, d'autant qu'il s'était développé en famille dans les registres de la voix humaine. Il souligne aue le plus piquant du concert et justement d'éviter le répertoire de danses pour quatre flute de la renaissance tel le Terpsychore de Pretorius, mais de choisir les concertos baroques. Il nous explique encore que dans la composition baroque ces registres de voix restent présents par tradition, que les habitudes de composition permettent souvent de réduire l'harmonie à quatre sons et qu'ainsi il est possible d'adapter au quatuor de flutes le répertoire de l'orchestre à corde. D'une autre part, les allemands Bach et Walter transcrivirent pour l'orgue, instrument de flutes, les concertos de Vivaldi, leur adaptation pour les dix doigts de la main et le pédalier permettent de retrouver souvent ces quatre voix pures. D'où la spéculation intellectuelle mais aussi physique, sportivement physique, de ce programme. Programme à quatre voix qui nous permet d'évoquer l'image de cette église suisse qui ne pouvait dans les alpages et à cause de la taille du toit avoir un orgue : on y joua durant cinq siècles le répertoire organistique à quatre flutes, soprano, alto, tenor et basse.
L'atmosphère des chanteurs a cappella
Les quatre flutistes sont vraiment parmi les meilleurs d'Italie. Dans ce programme virtuose en condition de plein air (apaisante idée de faire sonner les flutes douces dans le cloitre renaissance) avec les moustiques lombards se posant sur les partitions, ils avaient à gérer le stress des chanteurs a capella, etre parfaitement ensemble, dans le meme phrasé, ne jamais décaler une double croche (et il y en a d'ébouriffantes chez Vivaldi), un pari gagné.
Personnalité de chacun des quatre
Quant à la justesse, si ingrate pour les flûtes, elle était bien là, sauf pour quelques accords finaux (mais c'est le plus difficile d'éviter que le son tombe en final, penbsez à quatre ! c'est la nature de la flute, il faut l'accepter). Manuel Staropoli s'avère le plus apte à tenir la partie de la basse autant dans le maniement de cet instrument si résistant que pour son oreille. Lorenzo Cavasanti s'y montre aussi habile, c'est d'ailleurs un flûtiste souverain, habité d'une grace généreuse. Prisca Comploi n'a pas encore l'assurance d'intonation pour la partie de fondamentale surtout à cette terrible flûte basse, quoique plus à l'aise a la flute ténor. Comme on sent que le groupe est récent, le programme frais, le maniement de l'instrument peu usuel, cette réserve peut devenir caduc pour le futur. Cette artiste tyrolienne est tout de suite trés brillante pour le dessus qui fut d'autant impressionnant pour le concerto per flautino in do maggiore RV 443 de Vivaldi qu'il était contre toute attente partagé en deux entre elle et Stefano Bagliano, dans une sorte d'écho évoquant la sonorité de petites cloches. En partie de Soliste, notamment, Stefano Bagliano nous a offert un magnifique sicilienne issue de l'estro harmonico de Vivaldi, avec d'originaux ornements et une grande vocalité dans sa dynamique. Tres poétique aussi le mouvement lent en duo (entre Cavasanti et Staropoli) accompagné de la flute ténor (Bogliano). Vous le connaissez certainement, c'est le reve en brume vénitiene du célébre concerto en la mineur de Vivaldi retranscrit par Bach à l'orgue (trés amusant d'entendre ici les solutions de Vivaldi privilégiées, la mesure d'aprés celles de Bach)
Contre toute attente l'oeuvre la plus appropriée aux flutes fut le concerto en re maggiore écrit pour quatre violons concertant par Telemann dans un style imitatif et tournoyant, on aurait juré qu'il s'agissait de l'original.
Beaucoup de vent frais pour appaiser la chaleur de l'été
De ce concert qui laissa à tous une impression de virtuosité extreme, légère, facile, d'un souffle naturel et joyeux, le bis fut une fugue d'orgue alla breve de Bach. Dommage que les organistes du monde entier n'ont pas entendu ce que la respiration d'une flûte donne comme nuances et phrasés ! Il y aurait de quoi piller tout le répertoire d'orgue et si un éditeur avait le courage de cette fantaisie d'enregistrer tout Bach aux flûtes, ce serait un document propre à renouveller l'interprétation et le toucher des organistes.
La deuxième soirée du festival de Pietre Sonore est aussi consacrée au "concerto" mais, originalement, à quatre flûtes dans la sonorité des horloges musicales pour lesquelles composérent Mozart et Beethoven. Transcrire le répertoire de violon pour la flûte et une habitude venue de l'Angleterre du XVIIème, où se conjugua l'amour irréfréné pour Corelli et la passion britanique pour cet instrument. Le professeur Torelli qui présenta le concert nous expliqua aussi que cet instrument eu sa forme parfaite et actuelle dès le moyen age et que par sa facilité de transport et d'acquisition, il fut souvent le meilleur ambassadeur des nouveautés, d'autant qu'il s'était développé en famille dans les registres de la voix humaine. Il souligne aue le plus piquant du concert et justement d'éviter le répertoire de danses pour quatre flute de la renaissance tel le Terpsychore de Pretorius, mais de choisir les concertos baroques. Il nous explique encore que dans la composition baroque ces registres de voix restent présents par tradition, que les habitudes de composition permettent souvent de réduire l'harmonie à quatre sons et qu'ainsi il est possible d'adapter au quatuor de flutes le répertoire de l'orchestre à corde. D'une autre part, les allemands Bach et Walter transcrivirent pour l'orgue, instrument de flutes, les concertos de Vivaldi, leur adaptation pour les dix doigts de la main et le pédalier permettent de retrouver souvent ces quatre voix pures. D'où la spéculation intellectuelle mais aussi physique, sportivement physique, de ce programme. Programme à quatre voix qui nous permet d'évoquer l'image de cette église suisse qui ne pouvait dans les alpages et à cause de la taille du toit avoir un orgue : on y joua durant cinq siècles le répertoire organistique à quatre flutes, soprano, alto, tenor et basse.
L'atmosphère des chanteurs a cappella
Les quatre flutistes sont vraiment parmi les meilleurs d'Italie. Dans ce programme virtuose en condition de plein air (apaisante idée de faire sonner les flutes douces dans le cloitre renaissance) avec les moustiques lombards se posant sur les partitions, ils avaient à gérer le stress des chanteurs a capella, etre parfaitement ensemble, dans le meme phrasé, ne jamais décaler une double croche (et il y en a d'ébouriffantes chez Vivaldi), un pari gagné.
Personnalité de chacun des quatre
Quant à la justesse, si ingrate pour les flûtes, elle était bien là, sauf pour quelques accords finaux (mais c'est le plus difficile d'éviter que le son tombe en final, penbsez à quatre ! c'est la nature de la flute, il faut l'accepter). Manuel Staropoli s'avère le plus apte à tenir la partie de la basse autant dans le maniement de cet instrument si résistant que pour son oreille. Lorenzo Cavasanti s'y montre aussi habile, c'est d'ailleurs un flûtiste souverain, habité d'une grace généreuse. Prisca Comploi n'a pas encore l'assurance d'intonation pour la partie de fondamentale surtout à cette terrible flûte basse, quoique plus à l'aise a la flute ténor. Comme on sent que le groupe est récent, le programme frais, le maniement de l'instrument peu usuel, cette réserve peut devenir caduc pour le futur. Cette artiste tyrolienne est tout de suite trés brillante pour le dessus qui fut d'autant impressionnant pour le concerto per flautino in do maggiore RV 443 de Vivaldi qu'il était contre toute attente partagé en deux entre elle et Stefano Bagliano, dans une sorte d'écho évoquant la sonorité de petites cloches. En partie de Soliste, notamment, Stefano Bagliano nous a offert un magnifique sicilienne issue de l'estro harmonico de Vivaldi, avec d'originaux ornements et une grande vocalité dans sa dynamique. Tres poétique aussi le mouvement lent en duo (entre Cavasanti et Staropoli) accompagné de la flute ténor (Bogliano). Vous le connaissez certainement, c'est le reve en brume vénitiene du célébre concerto en la mineur de Vivaldi retranscrit par Bach à l'orgue (trés amusant d'entendre ici les solutions de Vivaldi privilégiées, la mesure d'aprés celles de Bach)
Contre toute attente l'oeuvre la plus appropriée aux flutes fut le concerto en re maggiore écrit pour quatre violons concertant par Telemann dans un style imitatif et tournoyant, on aurait juré qu'il s'agissait de l'original.
Beaucoup de vent frais pour appaiser la chaleur de l'été
De ce concert qui laissa à tous une impression de virtuosité extreme, légère, facile, d'un souffle naturel et joyeux, le bis fut une fugue d'orgue alla breve de Bach. Dommage que les organistes du monde entier n'ont pas entendu ce que la respiration d'une flûte donne comme nuances et phrasés ! Il y aurait de quoi piller tout le répertoire d'orgue et si un éditeur avait le courage de cette fantaisie d'enregistrer tout Bach aux flûtes, ce serait un document propre à renouveller l'interprétation et le toucher des organistes.
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