Crayons de couleurs de Cocteau au bastion de Menton
Ami des Weissweiler, vivant à Saint-Jean Cap Ferrat, Cocteau à couvert de fresques la villa Santo Sospir, la salle des mariages de Menton et la Chapelle de Villefranche. Rien que cela fait de chez nous un lieu de pélérinage pour les amateurs. Le Bastion de Menton est devenu son musée, trop petit pour la collection, il fait tourner ses esquisses et dessins avec des thémes vagues : actuellement c'est « Cocteau de 1950 à 1960 ». Mais c'est toujours la même chose ! Les mêmes jolis personnages vous font les mêmes sourires sur fond de mer et vieilles pierres. L'endroit est poétique, la présentation archaïque ! Pourquoi n'y a-t-il pas un lecteur à demeure ? On a trop insisté ici sur la moindre relique picturale de Cocteau, céramique, vase, affiche du festival de Menton, en oubliant qu'il est en ce domaine un émule inférieur de Piccasso, en tout cas un illustrateur de son monde poétique et bien plus grand écrivain. De 1950 à 1960 n'écrivait-il Le « Passé défini », « Clair-obscur », Le « Chiffre sept », « Paraprosodies » et n'était-il pas reçu à l'Académie Française ? Et c'est ce conseil qu'il faut donner : lisez ces oeuvres, regardez le film « Testament d'Orphée », aller à la salle des mariages de Menton puis, ensuite seulement, venez sentir l'esprit de Cocteau au bastion. Sans cela c'est presque inutile si on est pas touriste américain ! On attend le nouveau musée futuriste et gigantesque pour un vrai parcours historique. Cependant il serait dommage que la poésie du bastion soit abandonnée : elle pourrait servir à la lecture publique de Cocteau un jour...
Mettre les dessins de Cocteau dans des tiroirs !
Quand on pense qu'à Paris un immense peintre comme Gustave Moreau a tous ses dessins dans son propre atelier empilés dans des tiroirs à coulisses et que tous les amateurs trouve cela adapté à l'aura mystérieuse de son travail, on aurait là un exemple pour mettre en valeur d'une meilleur manière l'oeuvre picturale de Cocteau. Car c'est l'évidence que ses dessins sont à feuilleter comme un livre sans exhaustivité. Le nouveau musée immense passera à côté de cette dimension et fera de ses salles une fastidieuse expérience ! Un musée entier pour des dessins de petits centaures ! Houlàlà !
P.S. Le Maître Duffau a dit que Cocteau était un artiste et que l'on peut tout pardonner à un vrai artiste. Il a raison comme souvent...
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