Le chateau de Villeneuve à Vence est à l’intérieur un chef d’oeuvre du XVIIème siècle : c’est une pièce d’architecture que l’énorme escalier et les salles élégantes simplement parées de c heminées, boiseries et tomettes brunes. Choisir d’y exposer un peintre (dont le matériau est le néon) abstrait “sans décoration”, c’est souligner la beauté de la nudité du lieu et c’est faire un “choc visuel” contrasté qui en réalité est un complément ascétique : vocabulaire du XVIIème siècle et rythme contemporains dialoguent dans une vraie émotion de la visite. Au fur et à mesure que l’on monte les étages, traverse les suites, on rebrousse le temps dans l’oeuvre de l’artiste jusque dans les années 1960. 45 années de création qui en apparence sont une constance, mais il faut bien tout ce temps pour arriver à l’épure la plus parfaite de la ligne, du geste. Des courbes du roccocco naissent des lignes de néons bleu trés souples “Pi-rococo”; de la chute d’un corps nait l’élégant fil “lamentable” dans une salle pour lui tout seul; les néons sont blancs, bruns, rouges, bleus, lunatiques ou “abscons” et complètent en beauté ici le gris soutenu des murs, là le blanc lumineux. A la fin de l’exposition des salles sont toutes dans le mouvement des lumières qui flashent en la rétine : des pédales nous permettent de changer les géométries magiques, c’est une vraie récréation, une “relâche” où des séquences agissent sur notre psychisme presque thérapeutiquement : les “quatre rythmes interférents” de 1972 sont en avance sur l’esthétique de leur temps, évoquent autant ce que le peintre doit à l’Industrie que ce qu’il apporte à la méditation humaine.
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