La féerie du monde imaginaire de Combas n’a d’égale que sa force symbolique et psychologique. Comme Ben, Combas a lancé en 1979 le mouvement de figuration libre. Il commence à Saint-Etienne avec des Mickeys puis, à Paris, il est frappé par l’iconographie ethnique des enseignes populaires. Pour lui, un peintre naïf, quand il est tellement mauvais, en devient bon parce qu’il exprime au-delà de sa volonté. On le voit : Combas est aussi poète et rimeur. Son dessin, pas tout à fait naïf, part de la bande dessinée pour sortir du réalisme et se tourner vers l’abstraction mais avec une force brute, sexuelle, rock et plongée dans notre monde vulgaire. Evidente influence de Picasso, de l’art africain, du Pop-art mais aussi et surtout une imagination foisonnante proche de la culture de l’Amérique latine ou la candeur des gravures grossières des XVI° et XVII° siècles. L’utilisation du noir pour les contours, marque personnelle, a trouvé à Cannes dans cet hommage au Cinéma un degré de sophistication radical. Les personnages en sont à la fois lumineux et prisonniers dans leur foisonnement de péripéties et d’humours sarcastiques. Ce qui frappe, notamment dans la grande salle, c’est que sa technique de contraste est aujourd’hui si poussée que l’on a l’impression à la fois d’un bas-relief mais aussi d’une pellicule de film, en négatif, éclairée par une lumière derrière l’œuvre. On peut aimer, ne pas aimer, mais comprendre l’artiste est une belle démarche artistique : une expérience forte.
Cannes Malmaison
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