Le poète de la peinture Marc Chagall n’a jamais cessé de porter son regard d’enfance sur le monde, il puise son inspiration dans l’amour de son village russe toujours présent et protecteur. Il y connut les animaux domestiques. Son père vendait des harengs, son oncle boucher apaisait les vaches d’un mot doux pour l’épreuve de la mort. Il les mélangea à sa culture juive pour peindre toute son expression de l’amour, du couple, de l’acte charnel, du bonheur et de la souffrance. L’humanité des animaux leur donne des bras pour jouer du violon, tenir le chandelier comme figure tutélaire au moment crucial du mariage, symbole de « La vie ». Dans une série d’esquisses, le repas sous le toit de la maison et la lampe, le vagabond, l’union, la fête, l’au revoir sont « La vie ». Le bouc est le peintre exilé et missionnaire. Le coq est le peintre qui va vers le renouveau mais c’est aussi le lit protégé des époux. Le poisson tenant le parapluie est comme le messager de Dieu qui veille. Levé de soleil sur le village, village dans le ventre du coq, couple dans ses plumes, époux-horloge comme Christ-horloge (symbole des juifs sacrifiés) sont poésie de la vie qui passe. Ce n’est que la tendresse, l’espoir, le nid musical, fleuri, animal, de l’unique et première chimère, première figure hybride de Marc Chagall : les époux. On dirait que tout le cœur de Chagall s’est cristallisé dans son ressenti sous la tente du mariage. Et tous les animaux et les anges ne font que veiller sur cet unique moment de fusion comme sur une nouvelle naissance.
Nice, Musée Chagall
Nice, Musée Chagall
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