lundi 28 septembre 2009

De ce que les Sacrifiées de Laurent Gaudé valent cent fois mieux que les Trois femmes puissantes de Marie NDiaye

Non pas que la sensibilité manquât à ces Trois femmes puissantes mais où voit-on qu'elles fussent puissantes dans leurs immenses fragilités jusqu'à s'enfoncer même dans l'impuisance, tant autrement a-t-on l'impression que le titre est puisé de l'admiration des femmes si bellement mises en musique par Thierry Pécou, les algériennes, les Sacrifiées de Laurent Gaudé, dont les cris de douleurs sont si justes, si issus des tripes, si affamés de vivre que la certitude d'être devant un génie vous ôte toute envie d'émulation ... et pourtant, nul tapage autour de la source évidente d'inspiration de notre succés qui accapare tant l'actualité, nulle emphase sur l'écriture plus belle au demeurant : puisque la Presse nous le dit, il faut bien admirer les défauts et louer les phrases longues jusqu'à Pontoise de ces Trois femmes puissantes, louer et relouer encore et toujours auprès d'un public qui les achètera, là dans un point livre de gare, là dans une librairie intellectuelle, et laissera la première femme avant la fin, persuadé de n'avoir point été à la hauteur de cette nouvelle Umberto Eco, alias la montée en épingle Marie NDiaye - mais il faut absolument avoir le livre dans ses rayonnages - ainsi aurais-je tout de même réussi, moi qui n'ai pas le courage, la chance, les moyens d'en faire autant et aigri comme un Mattheson (et j'espère, je l'avoue, quand j'en serai arrivé à bout - je voulais dire au bout, pouvoir écrire un autre article empli d'éloge), à faire tout autant ma longuissime phrase à laquelle il ne manque que le point d'interrogation qu'exigeait le début !

Aucun commentaire: