Sophie Menuet nous donne à rêver sur le vêtement gracieux et difforme, sur le corps présent ou absent, sur le tissu baroque et moderne. Le rêve s'articule dans une initiation poétique commançant par des objets importables en gris nuancés et floraux, bavoir-jabot chic mais boursoufflé, gants de bras étranges, chapeaux lapons à protubérances et chaussures molles Marie-Antoinette qui au lieu de talon marchent sur une ampoule électrique. En face des globes XIX° sans reliques semblent une cité futuriste et sont zébrés de dentelle blanches mariales tandis que voguent sur fond crémeux des gouttes de verre dont la dentelle semble cristaux de neige. L'évocation du travail répétés des petites mains, comme dans la vidéo ce gant satiné de chocolatière qui pose méticuleusement des roses botticelliennes sur un torse d'adolescent palpitant au soleil, donne à l'exposition une respiration. D'ailleurs tout est en suspension, inspire des idées contradictoires, comme ces petites femmes à robes évasées noir-nuit dont la forme ne tient que par la tête d'épinge, comme les visages qui seraient soit étouffés par le tissus, soit exhiberaient la cervelle sur la peau soit seraient eux-même des doudoux de par leurs textures. Des jambes en photographie sont des bras enveloppés de chaussons illogiques et des silhouettes découpées sont des arbres poulpes en lévitation. La délicatesse flottante se résume dans la grande variété de blancs allant du rose au beige qui fait de cette exposition un travail sur la peinture - via le tissu - sans peinture.
Nice, Galerie des Ponchettes
1 commentaire:
C'est une expo de quoi au juste ?
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