Parmi les prophètes engagés : Pistoletto. Rien qui ne soit profond et abyssal que son message. Il fait partie de cette génération des années soixante, de la région de Turin, qui s’engagea dans le communisme, aujourd’hui il tient sa propre fondation où politique et humanisme se côtoient. Dès son premier travail, c’est une ascèse : l’autoportrait. Voyant qu’en peignant sur fond noir luisant et mirant, le miroir pour se peindre n’était plus utile (ce premier tableau est la clef de l’exposition), il fit une série de portraits où l’artiste regarde du côté du métal poli. De là, sur métal, des collages de photos de journaux grandeur nature, des nus en positions réalistes qui peuplent tout l’étage. L’architecture de la salle se reflète dans ces tableaux qui sont ainsi des œuvres du passé, présent (vous participez à l’œuvre avec votre image), futur dans la prochaine exposition. Salle suivante : Pistoletto casse les apparences en refusant d’avoir un seul style. Il est « Arte Povera » en recouvrant une statue féminine classique de chiffons : elle aussi nous montre son dos … trois bouilloires avec la vapeur sur le verre cachent leur existence. Intimité ludique : un tableau salon donne envie de faire un pique-nique, une barre de discuter accoudé avec son voisin. Du geste théâtral : une boule de journal dans la cage fut poussée par l’artiste-scarabée à Turin et plus loin sur une voie romaine, un empereur vous conduit dans l’au-delà philosophique du miroir : est-ce le regard lointain qu’on vit à l’artiste lors de l’accrochage ?
Nice, Mamac
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